Problématiques émergentes en santé mentale

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Comme chaque année, la Mission nationale d’appui en santé mentale (MNASM) publie son rapport d’activité. À partir de ses travaux de « veille sur sites », elle identifie trois problématiques émergentes :
– La pédopsychiatrie peine à répondre aux attentes des familles et partenaires sociaux et médico-sociaux, eux-mêmes confrontés à des besoins de santé mentale croissants chez les enfants et adolescents. Les délais de réponse en Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) sont perçus comme une fatalité et dans ce contexte, la demande d’hospitalisation en urgence devient insistante, pour des adolescents de plus en plus jeunes, en situation de crise. L’émergence de besoins nouveaux, sur des pathologies dites « spécifiques », questionne le fonctionnement des organisations en termes de prévention, de soins au long cours, de réponse à la crise et de travail interinstitutionnel entre les acteurs.
– L’accès aux soins reste peu lisible pour le grand public dans les grandes agglomérations avec des hôpitaux universitaires, en raison de configuration complexe mêlant organisation sectorielle et autres découpages (territoire, bassin de vie…). L’offre de soins apparaît ainsi dispersée entre différentes structures, CHU, CHS, cliniques privées et les Établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) « chacun s’autoréférant dans son projet médical d’établissement ». La MNASM préconise une instance de concertation propre à ces grandes agglomérations.
– De nouvelles organisations viennent pallier les problèmes de démographie médicale et d’attractivité des métiers. Les experts rappellent la nécessite de développer la mutualisation des moyens au sein de Centres médico-psychologique (CMP) pivots et la définition des rôles des psychologues et des infirmiers. À cet égard, les avantages respectifs d’organisation en pôles liant la pédopsychiatrie et la pédiatrie, ou en pôles liant la pédopsychiatrie et la psychiatrie générale peuvent être questionnés. Dans les sites les plus fragiles, le fonctionnement des pôles privilégiant l’aspect monodisciplinaire est une ressource tout particulièrement en cas de crise démographique médicale grave touchant l’un ou l’autre des secteurs de psychiatrie générale ou infanto-juvénile.

  •  Rapport d’activité 2011. MNASM, 2012. À consulter sur www.mnasm.com