Pairs aidants : pour que ça marche…

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Inspiré par des expériences d’intégration salariée de pairs aidants aux États-Unis depuis environ deux décennies, le Québec soutient depuis 2006 son propre programme dit PAR (Pair aidants réseau). Après un premier travail de sensibilisation et de formation, l’intégration de la première cohorte de pairs aidants dans les ressources en santé mentale en 2008 a représenté une importante innovation dans l’offre de services. Une étude quantitative et qualitative a donc été lancée pour décrire précisément le processus d’intégration des pairs aidants dans les équipes. Cette recherche a été menée entre 2008 et 2010 auprès de 6 équipes.
L’étude retient entre autres que :
– L’intégration du pair aidant a des retombées positives sur les usagers, les pairs aidants, la satisfaction à l’égard des services et les pratiques des intervenants.
– L’intégration du pair aidant est freinée par des pratiques professionnelles en émergence alors qu’elle est favorisée par des pratiques établies.
– La phase de préparation est un gage de succès à l’intégration.
Les auteurs estiment que l’intégration du pair aidant constitue une valeur ajoutée dans le service mais soulignent l’importance des conditions préalables à mettre en place pour en assurer la pérennité. Déjà prévues dans le programme PAR, ces conditions (formation, préparation, supervision, soutien au pair aidant
et à l’équipe au moment de son arrivée) doivent être renforcées.
Alors qu’en France, l’expérimentation des pairs aidants est très controversée (lire Santé mentale n°167 et n° 166), cette recherche apporte quelques pistes pour une plus grande coordination et concertation.

  •  L’intégration de pairs aidants dans des équipes de suivi et de soutien dans la communauté : points de vue de divers acteurs, H. Provencher, C. Gagné, L. Legris, Université de Laval (Québec), février 2012. www.aqrp-sm.org, les projets.