Près d’un quart des adultes (24,3 %) souffrant de troubles mentaux (psychose et dépression) déclarent être victimes de maltraitance dans l’année écoulée, contre 6,1 % des personnes souffrant de déficiences intellectuelles, 3,2 % pour les personnes souffrant d’un handicap mental ou moteur. Ces chiffres alarmants figurent parmi les résultats d’une méta-analyse commandée par l’OMS*.Les chercheurs ont ainsi analysé les données fournies par 26 études répertoriant des cas de violences physiques ou sexuelles déclarées au cours des douze mois précédents par des personnes souffrant de troubles psychiques (soit 21 557 personnes dans les pays occidentaux).
Ces actes violents se déroulent majoritairement dans le cadre familial et sont fréquemment l’œuvre du conjoint. Les auteurs soulignent aussi un nombre croissant de violences sur des personnes handicapées vivant en institution. Si l’on considère que ces chiffres sont issus de données déclaratives, il est fort probable qu’ils sont en dessous de la réalité, du fait de la grande difficulté pour les victimes à parler des violences subies, et ce d’autant que, plus vulnérables et souvent dépendantes de leurs agresseurs, elles peuvent être accusées de mensonges, menacés de représailles… C’est pourquoi quantifier la prévalence et sensibiliser sur le risque de violence subie par les personnes souffrant de troubles mentaux est nécessaire pour mieux comprendre l’ampleur du problème et développer des stratégies de prévention.
- Prevalence and risk of violence against adults with disabilities : a systematic review and meta-analysis of observational studies, Karen Hughes, Mark A. Bellis, Lisa Jones et al., The Lancet, 28 février.