Dans une note intitulée Quelles opportunités pour l’offre de soins de demain ? le Centre d’analyse stratégique dégage des pistes concrètes pour intensifier les coopérations entre professionnels de santé, considérées comme un levier important pour répondre aux évolutions des besoins de soins. Définies par la loi Hôpital, patients, santé, territoires (1), ces nouvelles collaborations ont vocation à pallier la pénurie de médecins sur certaines spécialités ou bassins de vie, à améliorer la qualité et la continuité des soins et à mieux maîtriser la croissance des dépenses de santé. Les infirmières sont au premier plan de ces projets.
Reprenant les travaux du Pr Berland (2), ces coopérations consistent à déléguer certains actes, redéfinissant ainsi les périmètres de chaque profession, pour optimiser la production de soins. Elles conduisent les acteurs à restructurer leurs modes d’intervention autour du patient, mettant notamment les infirmières en première ligne. Si quelques expérimentations existent, on constate que les résistances sont encore nombreuses.
Le Centre d’analyse stratégique préconise :
– de créer un statut et un diplôme d’infirmier clinicien en soins primaires,
– d’expérimenter une consultation infirmière de première ligne, où la soignante prend en charge les affections bénignes et oriente, si besoin, le patient vers le médecin.
– d’instituer une consultation infirmière de suivi des patients atteints de pathologie chronique,
– d’expérimenter des modes de rémunération à la performance collective, intégrant des objectifs de transfert d’activités entre professionnels exerçant dans des maisons de santé.
– de structurer l’offre de formation en soins primaires.
1– Loi 2009-879 du 21 juillet 2009, art. 51.
2– Coopération des professions de santé : le transfert des tâches et de compétences. Rapport d’étape, oct. 2003 ; Cinq expérimentations de coopération et de délégation de tâches entre professionnels de santé, juin 2006.
- La note d’analyse, questions sociales, n° 254, déc. 2011.