Evaluation du plan psychiatrie 2005-2008

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Le Haut conseil de la santé publique estime que la dernier Plan psychiatrie a eu un impact faible sur les pratiques et les organisations.

Le Plan psychiatrie et santé mentale 2005-2008 a fait l’objet d’une évaluation par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) et d’une enquête de la Cour des comptes. Le HCSP présente les résultats de son travail, fondé sur une analyse documentaire, des auditions, deux études ad hoc (1) et une conférence évaluative. Il fait un état des lieux des réalisations, en particulier pour huit thématiques ciblées, évalue les résultats et le degré d’atteinte des objectifs ainsi que leur impact.
Pour les rapporteurs, la conception du Plan apparaît comme pertinente et la plupart des mesures prévues ont été mises en œuvre, au moins partiellement. Cependant, si des progrès significatifs ont été enregistrés en matière d’offre de soins et d’accompagnement médico-social et social, « le Plan a peu fait évoluer les organisations et les pratiques ». Les experts estiment que « malgré ces progrès, la question reste posée de l’adaptation de l’offre aux besoins réels des personnes (…) En terme quantitatifs, les besoins n’ont été que partiellement comblés, tant pour la remise à niveau des conditions d’hospitalisations que pour le développement des soins ambulatoires et rien n’indique que le Plan a réduit significativement les inégalités territoriales. » Des avancées ont eu lieu dans le renforcement des droits des malades mais avec peu d’effets concrets. Enfin, l’impact sur la recherche est resté très limité.
À partir de cet état des lieux, le HCSP émet des recommandations pour le prochain plan, en cours d’élaboration. Il propose en premier lieu d’assurer la continuité des prises en charge et l’accès aux soins, invitant les équipes de psychiatrie « à élaborer un plan personnalisé impliquant les services d’accompagnement qui prennent le relais à la sortie de l’hôpital ou qui aident une personne à retrouver un logement ou tout simplement à vivre quotidiennement avec les autres ». Un accent doit être mis également sur la continuité des soins au cours de la vie. D’autres recommandations portent sur l’importance de la prévention et l’intervention précoce dès la petite enfance et sur une meilleure information du public. Le HCSP rappelle l’importance d’une politique publique explicite de psychiatrie et de santé mentale.

1– Impact de l’investissement sur les conditions de prise en charge des patients et Articulation des champs sanitaire, médico-social et social à travers la trajectoire des patients.

  •  Le rapport complet et les études sont téléchargeables sur le site du HCSP.