Pour la première fois, une étude nationale menée par le Gérontopôle de Toulouse a étudié les mouvements des résidents entre les EHPAD (Établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes) et les hôpitaux et notamment leurs conséquences, en particulier sur les patients souffrant de maladie d’Alzheimer. Les transferts que subissent ces personnes très âgées, en majorité féminine, déjà fragilisées et dépendantes sont très importants : 25 % des résidents ont ainsi été « en mouvement » les 3 derniers mois. Les interactions entre hôpital et EHPAD sont fortes : 70 % des entrants viennent de l’hôpital en première admission ou en réadmission et 70 % des résidents sortants y sont dirigés. Les hospitalisations (souvent décidées en urgence pour 75 % d’entre elles et à 72 % par un médecin exerçant en EHPAD) sont, dans leur grande majorité, la conséquence d’une maladie somatique (70 %). La durée d’hospitalisation est en moyenne de 13 jours, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Ces va-et-vient entraînent un accroissement de la dépendance et une majoration des facteurs de fragilisation (chutes, contention, perte de poids…) d’autant que les passages à l’hôpital aboutissent aussi à une surconsommation de psychotropes ; conséquences encore plus délétères pour les résidents atteints de maladie d’Alzheimer. Cette étude met en évidence la difficulté de gestion des sujets âgés polypathologiques et fragiles. « Leur prise en charge en amont est sous-optimale, souligne le Pr Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de Gérontologie. S’il nous faut renforcer la gériatrie, il faut également améliorer la coordination entre les hôpitaux et les maisons de retraite ».
Pleiad : étude éPidémioLogique dEscriptIve en EhpAD, réalisée avec le soutien des laboratoires Lundbeck, incluant 300 établissements de plus de 50 lits de toute la France, 2 231 patients dont 1005 touchés par la maladie d’Alzheimer.