Le rapport du Haut Conseil en santé publique ne parviendra pas à rapprocher les points de vue des tenants et des opposants de la technique du packing ou enveloppement humide.
S’il reconnaît que la balance bénéfices-risques ne repose que sur des constatations empiriques, le Haut Conseil constate «l’absence de risques notables identifiés à ce jour », la réalisation du packing « ne présente pas de risques qui justifieraient son interdiction ». Les risques psychiques (crise d’angoisse, érotisation désorganisatrice de la relation) ne sont cependant pas à exclure et cette possibilité « doit être prise en compte dans l’analyse bénéfices-risques de cette prise en charge […] de l’autisme ». Le Pr Delion, chef du service de pychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lille et défenseur de la méthode, a donc toutes les raisons de se réjouir de la conclusion du Haut Conseil. Son protocole lancé en janvier 2009, et qui avait été suspendu par le moratoire, va donc pouvoir reprendre : « nous avons perdu un an. Le packing est utilisé en dernier recours dans des cas bien précis. Et il est efficace. L’objectif est d’aider l’enfant à se désintoxiquer des processus endorphiniques d’automutilation. » L’étude menée actuellement par la HAS sur « l’état des connaissances (en matière d’autisme et autres troubles envahissants du développement) hors mécanismes physiopathologiques, psychopathologiques et recherches fondamentales » devrait déboucher d’ici peu sur la parution de ses recommandations.
Pour sa part, l’association Léa pour Samy « La Voix de l’enfant autiste » est déterminée à poursuivre son action contre le packing qu’elle assimile à une : « sorte de camisole glacée » et envisage de saisir la Cour européenne des droits de l’homme…
■ www.hcsp.fr : Risques associés à la pratique du packing pour les patients mineurs atteints de troubles envahissants du développement sévères. Avis et rapport de synthèse d’experts.
■ www.leapoursamy.com
