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Pierre, 21 ans, souffre de schizophrénie et de troubles cognitifs et fonctionnels. Afin de garantir les meilleures chances de rétablissement, sa prise en charge combine traitement médicamenteux, psychoéducation, remédiation cognitive et entretiens infirmiers.
Il me paraît essentiel de dégager quelques orientations qui viennent en contrepoint de la vague actuelle de nihilisme thérapeutique. La schizophrénie serait réputée inguérissable, la psychothérapie institutionnelle « has been »,et il n’y aurait pas d’autre imaginaire possible que celui du couplage entre des médications centrées sur l’abrasion du délire et les thérapies rééducatives fort nombreuses qui se proposent sur le marché. Cela suppose de revenir sur une histoire et sur quelques principes…
Dès les débuts de l’hospitalisation, en particulier dans la schizophrénie, l’ergothérapie, en cherchant à maintenir la capacité d’agir du patient par la mise en situation d’activités, participe au processus de rétablissement.
Le Groupe d’entraide mutuelle (GEM) permet aux usagers et ex-usagers en psychiatrie de prendre des responsabilités,de s’appuyer sur un groupe de pairs pour recouvrer un fonctionnement social plus satisfaisant.
Complémentaire des structures de soins, le Groupe d’entraide mutuelle (GEM) permet à ses membres de mobiliser, dans la réalité, des habiletés et une citoyenneté qu’il ne serait pas possible d’entraîner dans le cadre d’un groupe psychoéducatif.
La schizophrénie impacte lourdement le vécu corporel : angoisse de morcellement, troubles de la régulation
tonique… Un centre de jour a élaboré un atelier pour aider les patients à retrouver une unité psychomotrice.
Les soignants ont-ils la confiance des patients ? Et surtout, sont-ils capables de leur faire confiance ? C’est bien cette question qui constitue un élément essentiel et la véritable caractéristique de la thérapeutique psychiatrique.
Psychotique, névrotique, borderline, et même normopathe, chacun noue un rapport spécifique à la confiance. Envisager le trouble patent sous l’angle de la psychopathologie permet de le déplier sous ses formes significatives.
Le concept de transfert permet de comprendre ce qui est en jeu pour le sujet dans le « faire » ou « avoir » confiance dans le psychanalyste. Ces modalités s’expriment différemment dans le traitement analytique
des névroses et des psychoses.