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La psychoéducation constitue une approche spécifique – et bénéfique – du trouble bipolaire, faisant référence non seulement à ses déterminants mais aussi à ses conséquences et aux pathologies associées qui constituent souvent des facteurs de résistance au traitement.
Prendre en charge un patient en phase maniaque, c’est le contenir et non le cadrer, c’est lui permettre de déposer en nous une partie de ses objets internes dans le respect de limites qu’il peut d’autant plus facilement accepter que la possibilité d’un certain contrôle lui est offerte.
Avec le soutien du Programme d’Objectifs Personnels, une majorité de patients atteints de troubles bipolaires arrive à prévenir et à gérer plus efficacement les rechutes maniaques. Ils indiquent également avoir une humeur plus stable.
Les proches jouent un rôle important dans la prévention des récidives et dans la prise en charge du patient bipolaire sans pour autant se substituer à l’équipe soignante. Ils restent néanmoins particulièrement fragilisés par les épisodes aigus.
Anna a été hospitalisée une quinzaine de fois pour des états maniaques. Une fois de plus son hospitalisation est difficile et complexe. Anna est enceinte et déstabilise l’équipe soignante.
La manie est la mise en acte d’un défi philosophique qui consiste à chercher le ressort de l’existence et à le démonter.
Pourquoi le diagnostic d’épisode maniaque est-il posé avec autant de retard ? Probablement parce que les psychiatres ont longtemps été peu ou mal formés aux troubles de l’humeur, mais aussi parce que la symptomatologie est souvent atténuée, incomplète ou masquée par d’autres troubles.
« M’en donnerait-on le choix, je me suis souvent demandé si je voudrais être maniaco-dépressive… (…) Chose étrange, je crois que je choisirais cette maladie… », nous explique Kay Redfield Jamison, psychiatre américaine de renom, atteinte d’une psychose maniaco-dépressive…
Le trouble bipolaire n’est pas une maladie « héréditaire ». Il existe une vulnérabilité qui peut se transmettre et qui interagit avec des facteurs d’environnement. A l’heure actuelle, ces deux types de facteurs sont mal connus et de nombreuses recherches sont en cours pour les identifier.
Les troubles bipolaires (TBP) comportent de nombreuses comorbidités psychiatriques et somatiques qu’il convient de rechercher soigneusement. Elles peuvent modifier la présentation clinique de l’accès maniaque et en rendre le traitement plus difficile. Globalement, ces affections grèvent le pronostic ou retardent le diagnostic du TBP. Elles doivent être repérées le plus précocement possible et comportent parfois des stratégies thérapeutiques spécifiques.