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Dès que possible, il faut établir une alliance thérapeutique avec les familles en recourant, dans certains cas, à des approches spécifiques, psychothérapeutiques ou psychoéducatives. Ce partenariat permet de diminuer la féquence des hospitalisations et la sévérité des rechutes, d’établir une meilleure observance thérapeutique et de maintenir la cohésion familiale.
« Je dirais que les familles savent, mais qu’elles ne savent pas qu’elles savent et qu’elles ne savent pas ce qu’elles savent. »
Et si la famille, de charge supplémentaire, devenait facilitateur du soin, alliée du soignant ? Si, à condition d’être en état de devenir « partenaire », elle devenait aidante, complétant et adoptant ainsi le soin à la personne qui souffre ?
Les relations des soignants avec les familles de leurs patients sont riches de contradictions. Si le premier contact avec le patient détermine souvent la qualité de la prise en charge à venir, la nature du premier contact avec la famille conditionne tout autant l’avenir de la relation triangulaire patient – famille – soignants.
Evolution de la place de la famille au sein de l’institution psychiatrique… et pourquoi pas une maison des usagers à l’hôpital ?…
L’entretien infirmier en tant que pratique et support du soin pose un réel problème. Tout se passe comme si les infirmiers étaient empêtrés dans cet espace offert par leur rôle propre. Pour penser l’entretien infirmier, faut-il partir du mot, de sa place dans le décret de compétence et de ce à quoi il renvoie ou de la chose, c’est-à-dire à des pratiques réelles qui se sont imposées ici ou là, malgré ou à cause des incertitudes du décret de compétence ?
La relation d’aide thérapeutique n’est pas un soin mais l’ambiance relationnelle qui favorise le soin dans sa dimension psychologique. Se pose alors la question du rôle psychothérapeutique de l’infirmier…
Habiter les entretiens, c’est bien de cela dont il est question. Recevoir une personne, l’interroger, noter ses questions, entendre ses inquiétudes, la rassurer par sa présence plus que par ses mots, c’est s’engager, c’est créer une relation qui implique le soignant.
L’entretien infirmier, véritable forme contemporaine du soin en psychiatrie, est en passe de devenir un soin infirmier à part entière, à condition d’être davantage reconnu et formalisé dans le dispositif sectoriel.
Pour pratiquer l’entretien infirmier, il faut aimer entendre la musique des gens. On accorde alors son instrument intime et on laisse se jouer la symphonie des mots, des pauses et des silences, curieux « de » l’autre, pas curieux « sur » l’autre.