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D’un côté, les activités ludiques peuvent être comprises comme des métaphorisations des « jeux » sociaux. De l’autre, l’intelligibilité du monde social utilise avec profit la métaphore ou le modèle ludique comme outil analytique ou descriptif.
La vie en couple est un long travail psychique, qui reste une élaboration créatrice. L’un par l’autre, l’un pour l’autre, chacun remanie ses héritages, réélabore son histoire infantile dans l’appareil psychique conjugal.
Imperméable à la souffrance, le pervers narcissique ne cherche pas d’aide. Ce n’est qu’en admettant ses propres limites face à ce type de structure psychique toxique que le thérapeute peut envisager, non pas de guérir, mais de soigner.
Le pervers narcissique présente une image idéale au plus grand nombre, et tyrannise en privé une victime, habilement choisie. Elle doit être porteuse, sinon d’une faille narcissique, du moins d’un manque de confiance en elle. Cette proie présente surtout la capacité d’endosser le rôle de mauvais objet, et de chercher à revaloriser sans cesse son persécuteur.
Après quinze années de mariage, Pierre quitte Hélène. Désespérée, elle entame une thérapie et, progressivement, ouvre les yeux sur la perversité narcissique de son exconjoint. Parcours de reconstruction d’une femme en lambeaux.
Au sein du couple pervers, la sexualité reste en premier lieu une zone propice à la prédation et à la manipulation, où chacun des protagonistes s’ingénie à faire endosser à l’autre la responsabilité de ses propres dysfonctionnements.
Chez les couples avec une pratique sexuelle perverse, c’est la pulsion de l’autre que l’époux pervers veut s’approprier, pour l’anéantir, la recréer, chacun étant impliqué différemment dans ce dessein.
La démission des pères, contemporaine d’une marchandisation de l’existence, fait de notre société libérale une redoutable fabrique de pervers. Le père veut être aimé et ne sait plus dire non à l’enfant. La nécessaire castration de la jouissance et de la toute-puissance n’a donc plus lieu.
Relativement récent, le concept de perversion narcissique permet d’éclairer une dynamique de couple où l’on retrouve des mécanismes caractéristiques de l’incestualité et de la destructivité. Cette façon de considérer l’autre comme une chose a des effets dévastateurs.
Quand on évoque la violence en psychiatrie, il s’agit peut-être en réalité d’agitation. Ce symptôme prend en compte le sujet qui perd le contrôle de ses actes, la violence renvoie souvent vers celui qui la subit. Ce glissement reflète une évolution sociale
inquiétante, où se profile le retour des « quartiers des agités ».