Le 30 novembre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 a été adopté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. L’article 42, qui instaure une réforme de l’encadrement judiciaire des mesures d’isolement et de contention en psychiatrie, va impacter assez fortement le quotidien des équipes, et l’accueil des patients. De nombreux acteurs ont fait part de leurs inquiétudes sur ce texte et dénoncé notamment la précipitation et l’absence de concertation. Le sociologue Frédéric Mougeot (1) dénonce pour sa part une « occasion ratée de donner une voix aux patients ».
« En psychiatrie, contention et isolement sont le fruit de décisions motivées au titre du soin, mais elles constituent aussi une variable d’ajustement pour une organisation peinant à prendre soin des personnes hospitalisées. L’occasion a été donnée à deux reprises récemment de compenser cela, et de répondre aux attentes d’une psychiatrie plus humaine qui placerait les personnes vivant avec des troubles psychiques au cœur du processus de décision. Mais ni le Conseil Constitutionnel en juin, ni l’Assemblée Nationale aujourd’hui ne s’en sont saisis. Ces patients restent donc sans voix.… »
Un article du sociologue Frédéric Mougeot, lire la suite sur AOC média
1– Auteur notamment de Le travail des infirmiers en hôpital psychiatrique, érès, 2019. Lire aussi : Directives anticipées incitatives en psychiatrie : quels impacts ? F. Mougeot, A. Tinland, O. Beynel. Santé mentale, n°245, février 2020.
