Alpaline : une ligne d’écoute nocturne tenue par des étudiants

FacebookTwitterLinkedInEmail

Les associations étudiantes, soutenues par l’UGA et le Crous, se mobilisent contre l’isolement social des étudiants et lancent Alpaline, une ligne d’écoute téléphonique pour et par les étudiants.

La période de crise que nous traversons touche particulièrement les étudiants, et surtout les plus fragiles d’entre eux. La précarité et l’isolement social, accrus par les périodes successives de confinement, provoquent mal-être et augmentation du décrochage scolaire.
Face à ce constat, les associations étudiantes ont ressenti l’envie collective de se mobiliser. C’est ainsi qu’est né, à la fin du printemps, le projet d’une ligne d’écoute par et pour les étudiants, baptisée Alpaline, du nom éponyme de l’association qui la porte. L’objectif : créer un espace d’écoute de pair à pair permettant d’éviter la crainte du jugement et de mettre ainsi en confiance.

50 étudiants bénévoles formés

La ligne d’écoute, dont l’ouverture est prévue fin décembre, fonctionnera grâce à une équipe d’étudiants bénévoles. Un appel à candidats, lancé via les réseaux, a permis de recruter près de 50 étudiants issus de toutes les filières. Parmi eux, Théa, étudiante en école de sage-femme, explique : « Durant le premier confinement j’ai pu rentrer chez mes parents et être bien entourée. Je voulais aider ceux qui n’ont pas cette chance.»
L’ensemble des candidats ont ensuite reçu une formation de 10 heures : écoute active, gestion des émotions, risques suicidaires, addictions… A l’issue de celle-ci, un entretien doit permettre de déterminer s’ils se sentent prêts à débuter les permanences d’écoute. Ceux qui ne le seraient pas pourront être déployés sur des missions d’appui logistique.
Entièrement gérée par des étudiants, Alpaline s’est néanmoins dotée de deux comités consultatifs composés de professionnels de santé et de membres des structures universitaires : un comité de pilotage pour conseiller sur les grandes orientations et un comité technique pour répondre aux questions d’experts (santé, juridique…).

Briser le tabou de la santé mentale

Gratuites, confidentielles et anonymes, les écoutes se dérouleront du vendredi au lundi, de 20h à 2h du matin. En effet c’est le moment où beaucoup d’étudiants rentrent dans leur famille, et où ceux qui restent se retrouvent isolés, sans cours et sans leurs amis. 
Chaque soir, 5 à 6 bénévoles se rejoindront dans un local de la résidence Ouest mis à disposition par le Crous, composé d’une salle d’écoute permettant de recevoir jusqu’à 6 appels en simultanée, d’un espace détente et d’un espace de repos pour que les bénévoles à l’écoute sur les créneaux les plus tardifs puissent y rester dormir.
En cas de besoin, ils pourront faire appel à des professionnels de santé bénévoles.
Pour Théa, c'est un engagement qui compte beaucoup. "Je ne veux pas que la santé mentale soit un tabou", conclut-elle. 

À terme, une écoute en anglais pourra également être proposée.

Rens. : www.univ-grenoble-alpes.fr