Dans ce mémoire de fin d’étude, Margalith Benayoun, ergothérapeute, explore comment une médiation jeu peut favoriser l’alliance thérapeutique avec les patients adultes en soins sous contrainte. Elle souligne notamment les dimensions de plaisir et de liberté de choix, qui facilitent le contact.
Tisser l’alliance thérapeutique est une étape délicate et incontournable de la prise en charge ergothérapique en psychiatrie adulte. Elle est encore plus complexe lorsque le patient est contraint au soin. La médiation jeu peut parfois favoriser la mise en place de cette alliance. En effet, l’utilisation des jeux en psychiatrie adulte est une pratique très courante. Cette méthode est ici étudiée au regard de son utilité en ergothérapie et particulièrement dans l’instauration d’une alliance thérapeutique entre l’ergothérapeute et son patient, étape délicate et incontournable de la prise en charge.
Cette étude propose tout d’abord un état des lieux du travail de l’ergothérapeute en psychiatrie, imprégné du courant psychodynamique et/ou du courant cognitivo-comportemental. Puis sont considérées les conditions nécessaires à l’établissement de l’alliance thérapeutique, en particulier quand le patient n’est pas demandeur de soins. Les jeux sont ensuite définis et explorés sous différents angles au regard de leur contribution au soin psychique. On remarque que les modalités d’utilisation des jeux pourraient influencer l’installation de l’alliance.
« Bien que le modèle ludique soit peu connu, il est estimé potentiellement utile pour favoriser l’alliance thérapeutique avec les patients soignés sous contrainte. Il favoriserait le plaisir et la liberté de choix ».
Dans le cadre d’une travail qualitatif, six entretiens semi directifs ont été réalisés avec des ergothérapeutes travaillant en service de psychiatrie adulte et prenant en charge des patients sous contrainte de soin. Les résultats montrent que, bien que le modèle ludique soit peu connu, il est estimé potentiellement utile pour favoriser l’alliance thérapeutique avec les patients soignés sous contrainte. Il favoriserait le plaisir et la liberté de choix. Cependant, cette étude a aussi mis en avant certaines réserves de la part des ergothérapeutes. En particulier, le fait que le modèle ludique soit destiné initialement à une patientèle infantile nécessiterait une adaptation spécifique aux particularités de la psychiatrie adulte. Cette adaptation pourrait s’inspirer du modèle de l’attitude ludique à l’âge adulte (Guitard, Ferland, & Dutill, 2006), qui n’a jusqu’à présent pas été suffisamment développé pour être mis en pratique.
• « L’apport des jeux dans l’alliance thérapeutique en psychiatrie adulte. Application aux patients sous contrainte de soin. Étude qualitative », mémoire de Margalith Benayoun en vue de l’obtention de son diplôme d’Etat d’Ergothérapie, juin 2023. (PDF)