« Conditions de travail dégradées, responsabilités majorées, reconnaissance évincée »… Étudiants en sciences infirmières et professionnels hospitaliers et des soins de ville, dénoncent dans une lettre ouverte au Président de la République, Emmanuel Macron, une déliquescence du système de santé et de ses organisations et des réponses de leurs tutelles bien insuffisantes.
A la veille du 12 mai, Journée internationale des infirmier(e)s, plusieurs organisations-signataires, la fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi), la fédération nationale des Infirmiers (Fni), mais aussi le Sniil, syndicat des infirmiers libéraux, l’union nationale des infirmiers de pratique avancée (Unipa), le Syndicat National Infirmier de Bloc Opératoire (Snibo) et le syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), s’expriment et prévoient un « vendredi 12 mai 2023 noir », mobilisant tous les établissements de santé, de formation et lieux d’exercice.
« Les patients, les professionnels et les étudiants sont en danger ! »
« Nous avons vécu une crise sanitaire où les soignants et les étudiants ont dû compenser, au quotidien, un système déjà défaillant, qui n’a fait qu’exacerber les problématiques existantes. Les mesures proposées ont été constamment en deçà des attentes de la profession » Pour les signataires, « le constat est sans appel, l’organisation actuelle du système de santé épuise jusqu’à faire fuir les professionnels et les potentiels soignants de demain. Conditions de travail dégradées, responsabilités majorées, reconnaissance évincée, archaïsme médico-administratif, l’attractivité et les potentialités sont tout simplement empêchées par un déficit global d’ambition pour notre discipline« .
« Plus que jamais, la place de l’infirmier(e) est au côté des patients ! »Plus que jamais, la place de l’infirmier(e) est au côté des patients ! »
Ils appellent ainsi les pouvoirs publics à « reconnaître les compétences et favoriser l’autonomie des infirmiers pour sécuriser la qualité et le parcours de santé au quotidien. En effet, une inadéquation persiste entre la responsabilité, les compétences infirmières et leur rémunération« .
« Les formations ne doivent pas être sacrifiées pour pallier le manque de personnels ! »
Des actions « coup de poing » seront menées tout au long de cette journée et sur l’ensemble du territoire, pour le crier haut et fort, avec des professionnels « tous habillés de noir » : « Les infirmiers de toutes filières et de tous secteurs ainsi que les étudiants infirmiers s’unissent aujourd’hui dans l’intérêt de leur profession et des patients. Trop longtemps, nous avons tenu à bout de bras un système qui s’effondre de jour en jour. Trop longtemps nos compétences ont été dévalorisées et non reconnues. Trop longtemps notre santé a été mise en danger« .
