Pour la plupart des personnes accueillies en psychiatrie, la question de l’amour est centrale. Tous souffrent de n’avoir pas été aimés, ou pas assez, ou trop, ou mal… Mais qu’en est-il de l’amour de soi ?
A priori, le narcissisme nous renvoie à des termes peu élogieux… Vantardise, égoïsme, fatuité, orgueil, vanité, outrecuidance… autrement dit, la surestime de soi. Dès lors, il est impossible d’énoncer « Je m’aime ! » sans se voir affublé de ces qualificatifs erronés et des jugements qui ne tarderont pas à suivre. Entre les injonctions parentales (« Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour en avoir un pareil sur le dos! » « Ce que tu peux être maladroit ») et les sentences de l’école (« Bon à rien » « Paresseux » « qu’est-ce qu’on va faire de toi »), il s’avère bien compliqué d’éprouver de l’estime pour soi. Les patients l’expriment de diverses façons : « Je n’obtiendrai jamais ce que je veux», «Je suis nul», «Je ne vaux rien», « Je ne suis pas capable », « J’ai rien à dire d’intéressant »…
L’objectif majeur de la radio thérapeutique « Radio pinpon » (1) est donc de restaurer l’estime de soi, d’écouter sans retenue la musique de soi pour, peut-être, y trouver de la grâce. La question est la suivante : « a-t-on le droit de s’aimer ? »
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