Un an après son installation, et dans la suite d’une réunion plénière le 8 février, la Commission nationale de la psychiatrie (CNP) a échangé en ligne avec la presse sur son action. Le Pr Michel Lejoyeux, président de la CNP, le Dr Radoine Haoui, coordonnateur du groupe opérationnel de la psychiatrie (GOP) auprès de la CNP et la DGOS ont ainsi commenté les avancées de la feuille de route de l’instance. Parmi les travaux en cours, plusieurs réformes devraient se concrétiser rapidement.
La DGOS a notamment rappelé que le cadre juridique de l’isolement et de la contention était stabilisé depuis le 24 janvier, avec le vote, dans la loi instaurant le pass sanitaire, d’un article systématisant le contrôle judiciaire des mesures. Elle a annoncé qu’un décret pour son application et une instruction aux établissements concernés, seront publiés fin mars, début avril. Le texte abrogera les précédents et « fera référence » pour ces pratiques. « Nous avons bien conscience de l’attente des professionnels et des juridictions concernées ».
La DGOS a indiqué que 15 millions d’euros avaient été délégués aux établissements en 2021 pour « accompagner » ce dispositif, en termes de recrutement, formation, adaptation des systèmes d’information… , et que 15 millions d’euros supplémentaires y seront alloués en 2022.
Par ailleurs, ont également été évoqués lors de cette réunion l’ouverture de lits à la demande en psychiatrie, annoncée lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. La DGOS a pointé la complexité de mise en place du dispositif dans le contexte actuel de pénurie de soignants en psychiatrie. « On ne peut pas simplement transposer à la psychiatrie le dispositif qui existe en médecine sans l’adapter, compte tenu des tensions fortes sur les personnels. » Si tout n’est pas finalisé, une délégation de 15 millions de crédits pour 2022 sera alloué « avant l’été » à cette adaptation de l’offre.
Covid-19 - Un « Plan d'action » sera également présenté prochainement pour atteindre une meilleure couverture vaccinale chez les patients souffrant de troubles psychiatriques. En effet, selon des chiffres de l'Assurance maladie, certains groupes ont un taux vaccinal inférieur à la population générale (par ex. les patients souffrant de troubles depuis l'enfance et ceux présentant des addictions). R. Haoui a précisé qu'une réunion de la task-force de la CNP avait eu lieu le 3 février pour identifier les freins et les leviers à la vaccination, avec l'idée de « redoubler d'efforts ou en tous cas avoir une vigilance accrue sur ces patients. »
Un communiqué de la DGOS revient sur cette année d’action de la CNP (Un an d’action pour la CNP, à télécharger en pdf).