Journée scientifique de l’Association pour l’enseignement de la psychothérapie psychanalytique corporelle (AEPPC)
L’attention aux sensations corporelles et leur mise en images et en mots est l’élément essentiel de la consigne de la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (PPC). Ainsi, cette attention particulière portée conjointement par le patient et l’analyste aux ressentis corporels du patient favorise l’émergence en séance, dans la relation transféro-contre-transférentielle, de manifestations tonico-sensori-motrices témoignant d’expériences, le plus souvent précoces et traumatiques, non traduites. Ces traces qui tendent à se réactualiser de façon quasi hallucinatoires, vont alors pouvoir être mises en sens, dans le cadre d’une co-construction et accéder au statut de représentations. A ce titre, elles vont pouvoir entrer dans un récit, sous tendre un travail mémoriel; cette mémoire participant alors à l’expression d’une subjectivité. Notre réflexion théorico-clinique au sein de l’aeppc, qui sera développée au fil de cette journée consacrée au “ travail de mémoire”, rencontre des points de jonction avec ce que Hélène Suarez Labat, membre titulaire de la SPP, notre invitée, a élaboré autour des “voies identificatoires”.
Voici l’argument de sa présentation intitulée: “Levées du déni : intégrations de nouvelles voies identificatoires ?”
“La pluralité des identifications est toujours en jeu dans l’investissement du travail de mémoire qui s’engage au fil de la cure dans le transfert et le contre-transfert. Bien que l’identification soit l’expression première du lien affectif à une autre personne, voire aux parents (Freud, 1921, 1923), elle s’inscrit simultanément dans le moi corporel, des sensations aux instances de celui-ci qui vont se transformer au fil du destin des mouvements oedipiens. La complexité des investissements des voies identificatoires est toujours aux prises avec des mouvements de déni du négatif. Dans la cure, le travail de mémoire engage immanquablement des résistances vis-à-vis des processus de changement potentiel, l’écoute des traces mnésiques perceptives sensorielles seraient-elles des modes de traitement du déni et du négatif ? L’analyse du négatif constituerait des voies d’accès à la mise en sens des liens de la bisexualité psychique, des sensations, affects et représentations qui conduisent vers de nouveaux processus de symbolisations. La levée du déni induit une régression et des bouleversements économiques, topique et dynamique, elle suscite les transformations psychiques et corporelles, celles-ci peuvent relancer des mouvements de décorporation du corps de l’autre, éprouvés de perte non psychisés, aussi comment le travail de contre-transfert contribue à cette mise au jour du traitement du négatif ? Selon quels modes d’interprétations qualifier les infiltrations motrices et psychiques du négatif successives dans le transfert ? Quels mouvements entre masochisme et sadisme sont engagés dans cette levée des traces corporelles muettes qui deviennent des voies identificatoires figurables ?” (H.Suarez-Labat).
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