8e colloque organisé par le service des psychologues du CHU de Rennes
Des services de maternité aux services de soins palliatifs, en passant par les services de chirurgie, de pédiatrie ou encore de gériatrie, la question de la douleur se retrouve à tous les étages d’un établissement de soins. Gémissements, cris, plaintes – la douleur a un visage – ; douleur aigue, douleur « chronique et rebelle », douleur post-opératoire, fibromyalgie, centre anti-douleur, échelles EVA, antalgiques, anesthésie – en milieu hospitalier la douleur possède tout un champ lexical.
Chaque époque et société a donné à ce phénomène une signification différente. Selon la définition de l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP, 2020), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes« .
Cette définition met l’accent sur la complexité du phénomène douloureux, notamment la question de son repérage et de son évaluation. Derrière la plainte douloureuse, située à l’endroit du corps, se loge parfois une autre douleur : la douleur d’exister, une expérience de deuil, une angoisse dont le corps se fait alors le porte-parole.
La douleur revêt des paradoxes : elle ne fait parfois pas souffrir, peut même être recherchée ; elle vient parfois soulager une souffrance psychique ; certains devraient avoir mal mais ne ressentent rien ou ne se plaignent pas. Ces paradoxes indiquent la difficulté d’une lecture et d’une réponse univoque. Dans tous les cas, elle semble faire signal, un signal singulier à accueillir.
A l’hôpital, depuis la loi santé publique (2004), « l’évaluation et la prise en charge de la douleur du patient » constitue un véritable enjeu de santé publique. Le soulagement de la douleur est un « droit fondamental » du patient.
Qu’évalue-t-on et quels sont les effets de cette évaluation sur les patients ? Quels traitements, quelles réponses peuvent être proposés, qu’entendre par le « soulagement » des douleurs ?
Finalement, quelle place pour la douleur à l’hôpital ?
Il s’agira, lors de ce colloque, de questionner et d’éclairer la place singulière de la douleur dans les services de l’hôpital, de tenter de nous repérer dans ses paradoxes, ses impasses et embarras. Nous nous orienterons d’une clinique au cas par cas et nous verrons, à partir des interventions des professionnels du CHU que la douleur, au-delà d’être un phénomène complexe, revêt différentes fonctions et usages.
Rens. : 07 87 72 48 09, ime.rennes@orange.fr, Les-paradoxes-de-la-douleur-a-l-hopital
