20 ans d’évolution de la psychiatrie dans les Hauts-de-France

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Quels sont les évolutions notables en psychiatrie dans les Hauts-de-France depuis les début des années 2000 ? Un rapport de la F2RSM pointe une hausse des places d'hospitalisation à temps partiel (+24%), même si leur nombre reste limité par rapport au temps complet. Par ailleurs, l'offre privée a fortement augmentée, le nombre de cliniques passant de 6 à 13.

Dans le cadre de sa fonction d’observation de la psychiatrie et de la santé mentale, la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale (F2RSM) Hauts-de-France a souhaité présenter les grands indicateurs disponibles (volume et forme d’activité des services, capacités des établissements, ressources humaines et financières …) dans une perspective évolutive depuis le début du 21e siècle. Pas moins de 18 indicateurs sont présentés dans ce rapport ; leur évolution est décrite à l’échelon régional et à l’échelon départemental ; des comparaisons avec la situation nationale sont proposées. Le point de vue de 10 experts (médecins, psychiatres ou d’autres spécialités, sociologue et directrice hospitalière) a par ailleurs été recueilli sur les évolutions qu’ils percevaient quant aux besoins de la population, à leur prise en charge et à la pensée du soin en psychiatrie.

Poursuivant son virage ambulatoire, la psychiatrie publique voit le nombre de ses lits à temps complet continuer à diminuer ; simultanément, la part de la population soignée, ainsi que le nombre de psychiatres augmentent. Le secteur privé lucratif, particulièrement peu représenté dans les Hauts-de-France au siècle dernier, totalise désormais 700 lits, après l’ouverture de 7 nouvelles cliniques psychiatriques, mais la densité régionale de lits privés reste cependant près de 2 fois inférieure à la moyenne nationale.

Les soins sans consentement ont fortement augmenté entre 2008 et 2013 ; leur nombre s’est désormais stabilisé (environ 8000 par an) mais, parmi eux, les Soins psychiatriques pour péril imminent sont en hausse constante depuis leur création, en 2012. Le nombre de suicides diminue régulièrement durant la période d’étude, grâce aux actions et programmes de prévention ; les taux régional et départemental de décès pour cette cause restent cependant plus élevés qu’en France.
Les psychiatres sont désormais près d’un millier dans les Hauts-de-France ; cet effectif est en hausse régulière, mais cette hausse ne concerne que les salariés. Les psychiatres libéraux ne sont que 152 en 2019, leur répartition est très mauvaise et leur densité particulièrement faible. Enfin, les ressources financières des services de psychiatrie (environ 830 millions d’euros dans les Hauts-de-France) restent stables durant la dernière décennie.

Du point de vue des experts, la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux devra associer toujours plus les aidants naturels et les acteurs médicaux, sociaux et médico-sociaux de première ligne.

  • La psychiatrie dans les Hauts-de-France, Evolutions depuis 2000, un rapport de la F2RSM, septembre 2019, en pdf.