Attacher n’est pas soigner…

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Cette étude propose aux soignants des repères pour déployer une dynamique de moindre recours à l’isolement et la contention.

Créer du lien ou poser des liens ? Favoriser des attaches relationnelles ou attacher physiquement ? Restrictions intensives des libertés ou soins intensifs ? Depuis quelques années, les lois successives, les évolutions sociales et scientifiques enjoignent la psychiatrie de changer de paradigme.

Mobilisé autour de cette question de l’isolement et de la contention, le CH de Saint-Cyr au Mont d’Or a constitué en 2017 un groupe de travail pluriprofessionnel (infirmiers, aides-soignants, psychiatres, directeur des soins) pour repérer et promouvoir les alternatives aux mesures de contraintes en s’appuyant sur l’expérience de chacun, notamment des infirmiers. Ce travail, aujourd’hui repris par le Groupe de recherche en soins infirmiers (GRSI), s’inscrit et fait suite aux missions qui lui ont été confiées par l’Agence régionale Auvergne Rhône-Alpes (ARS-ARA) pour développer localement des alternatives à l’isolement et à la contention. Il s’adosse notamment à des résultats de recherche et au rapport d’audit en région ARA diffusé en septembre 2020 (1).

Destinée aux équipes soignantes en psychiatrie, cette étude vise à comprendre le changement de paradigme qui va de l’application de contraintes majeures au moindre recours à l’isolement et à la contention, retraçant l’histoire de l’enfermement, les évolutions réglementaires, définissant et détaillant les différents modes de contraintes, avec, comme fil rouge, les éléments cliniques du rôle propre infirmier. Cette approche compréhensive et pragmatique permet aux soignants engagés dans la réduction de ces mesures d’alimenter et de s’inspirer d’un répertoire de ressources en prévention primaire et secondaire. Étayés par une revue de littérature scientifique, ces repérages induisent des stratégies préventives au niveau institutionnel, au niveau des équipes ou du professionnel. L’objectif central est de faciliter l’intégration de cette dynamique de moindre recours auprès des différents professionnels de santé en psychiatrie afin que chacun, individuellement ou collectivement, puisse renouveler ses modalités relationnelles et ses modes d’accès au patient. Un répertoire d’alternatives à l’isolement et à la contention viendra prochainement compléter cette étude.

1– J.-P. Lanquetin, L. Rohr, Rapport d’audit en région ARA, Sept. 2020, voir www.rrspsy.fr

Le moindre recours… à l’isolement et à la contention. L. Rohr, GRSI, nov. 2020, A télécharger sur le site Recherche en soins en psychiatrie, https://urlr.me/tBgJw. Contact : loic.rohr@gmail.com