Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est paru au Journal Officiel du 24 décembre 2025. L’Ordre National des Infirmiers (ONI) se félicite de la parution de ce texte très attendu par la profession. Communiqué de presse.
L’Ordre National des Infirmiers se félicite de la parution ce jour du décret n° 2025-1306 du 24 décembre 2025 relatif aux activités et compétences de la profession d’infirmier. Ce texte, très attendu par la profession, est publié en application de la loi sur la profession d’infirmier adoptée en juin dernier. Issu de travaux et de concertations, il traduit un ensemble d’avancées et d’exigences portées de longue date par l’Ordre national des infirmiers, en cohérence avec l’évolution des pratiques de nos professionnels et les besoins de santé de la population.
Le décret vient préciser et structurer le champ de l’exercice infirmier. Il clarifie le contenu des missions infirmières, fondées sur le raisonnement et l’expertise clinique infirmière, la prévention, l’éducation à la santé, le suivi des patients et la coordination des parcours de soins. Il consacre explicitement la reconnaissance de la consultation infirmière et du diagnostic infirmier, apportant une sécurisation juridique attendue des pratiques professionnelles.
Le décret définit le contenu du rôle propre infirmier en affirmant clairement l’autonomie professionnelle des infirmiers et infirmières. Il leur reconnaît la capacité de prendre en charge directement les patients, d’initier, d’accomplir et d’évaluer les actes et soins relevant de leur champ de compétences, ainsi que de prescrire, dans des domaines définis, des produits de santé et des examens complémentaires.
Reconnaissance de l’accès direct
L’accès direct aux soins infirmiers relevant du rôle propre est ainsi explicitement reconnu et s’inscrit dans une logique de parcours de soins coordonné, fondée sur la traçabilité des soins et la coopération interprofessionnelle, contribuant au renforcement de l’accès aux soins et de la continuité des prises en soins. Cette reconnaissance constitue une avancée majeure pour la profession et participe à l’amélioration de l’accès aux soins et de la continuité des prises en charge notamment dans les zones en tension.
Enfin, le texte reconnaît explicitement les infirmiers anesthésistes diplômés d’État dans une logique de pratique avancée, avec une inscription spécifique dans le code de la santé publique. Les modalités relatives aux autres spécialités infirmières relèvent de textes réglementaires spécifiques qui ne sont pas encore publiés.
Si ces évolutions constituent des avancées significatives pour la profession et pour les patients, leur pleine effectivité demeure conditionnée à la publication des arrêtés d’application prévus par le décret.
Le Conseil national de l’Ordre des infirmiers rappelle que :
- l’arrêté relatif à la liste des actes et soins relevant du rôle propre infirmier ;
- l’arrêté relatif à la prescription infirmière,
devront être publiés au plus tard le 30 juin 2026.
L’Ordre national des infirmiers restera pleinement mobilisé et vigilant quant au respect du calendrier annoncé et à la qualité des textes à venir, et veillera, dans le cadre de ses missions, à ce que la mise en œuvre de ces nouvelles dispositions s’inscrive dans le respect de la sécurité des soins, de la déontologie et de l’intérêt des patients.
Que contient le texte ?
En application de la «loi infirmière» du 27 juin 2025, le décret du 24 décembre, publié au Journal officiel, précise pour la première fois «les domaines d'activité et de compétence de l'infirmier diplômé d'Etat», «définit notamment l'exercice infirmier ainsi que les modalités de la consultation infirmière».
Les infirmières, jusqu'ici rémunérées à partir d'une liste d'actes vieille de 20 ans, qu'elles ne pouvaient réaliser que sur prescription, pourront désormais «initier» les soins infirmiers «de nature préventive, éducative, curative, relationnelle ou destinés à la surveillance clinique». Elles prendront ainsi «directement» en charge les patients dans le cadre de leur «rôle propre», note le décret.
Elles pourront également mener une «consultation infirmière», réaliser un bilan clinique, poser un «diagnostic infirmier», et «élaborer un projet de soins» personnalisé.
Elles s'occuperont sans prescription préalable des plaies ou brûlures légères, dont elles suivront l'évolution.
Le décret leur ouvre également le droit de «prescrire des produits de santé et des examens complémentaires adaptés à la situation clinique», dont la liste sera fixée par arrêté.
Le texte reconnaît par ailleurs leur capacité à repérer des situations de maltraitance ou de souffrance psychique, à assurer des «soins relationnels, permettant d'apporter un soutien psychologique» aux patients, ou encore à «concevoir» et «conduire» une démarche d'éducation thérapeutique ou de prévention (chutes, obésité, addictions, santé sexuelle, vaccination...). Il souligne encore leur rôle dans l'évaluation et le maintien de l'autonomie des personnes âgées, la «prévention, l'évaluation et le soulagement» de la douleur et de la détresse, notamment en fin de vie. Enfin, les infirmières pourront vacciner sans prescription préalable pour tous les vaccins obligatoires à partir de 11 ans (sauf immunodéprimés), ceux contre la grippe et le Covid dès 5 ans, ou encore réaliser des tests pour certaines infections sexuellement transmissibles (VIH, hépatites, chlamydia...).
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