Alzheimer : les aidants familiaux vecteurs de prescriptions inappropriées de benzodiazépines

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Selon une étude de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), les aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et autres syndromes apparentés (Masa) seraient vecteurs d’un surrisque de prescription inappropriées de benzodiazépines.

En France, les benzodiazépines sont fréquemment prescrites aux personnes âgées pour traiter l’anxiété et l’insomnie, alors qu’elles sont associées à de nombreux effets indésirables : risque accru de chutes, troubles cognitifs, troubles de la mémoire, risque de dépendance. Deux configurations de prescription sont potentiellement inappropriées pour les patients âgés : la prescription de benzodiazépines à longue durée d’action et les prescriptions pour une durée supérieure à trois mois.

Cette étude s’intéresse à la prescription de benzodiazépines chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et syndromes apparentés (Masa) vivant à domicile, en éclairant le rôle joué par les aidants familiaux, qui sont souvent amenés à coordonner les soins pour leurs proches et à fournir des informations qui peuvent guider le médecin dans sa prescription.

Recevoir de l’aide familiale pour réaliser les démarches médicales est associé à une probabilité plus élevée d’obtenir des prescriptions de benzodiazépines à longue durée d’action (+21,7 points). Les prescriptions plus élevées de benzodiazépines à longue durée d’action pourraient s’expliquer par l’information transmise par les aidants lors de la consultation, concernant notamment les troubles anxieux ou l’insomnie, et par leur volonté de mettre en place une solution pour y remédier. Cette hypothèse est confortée par les résultats en fonction des profils d’aidant, qui montrent des prescriptions plus fréquentes lorsque celui-ci partage, et donc observe, le quotidien de la personne âgée parce qu’il est en couple, ou cohabite avec elle.

Selon l’Irdes, il est nécessaire de renforcer l’information sur les risques liés aux benzodiazépines auprès de l’ensemble de la population française, tout en développant des traitements non médicamenteux, scientifiquement reconnus et accessibles, afin d’offrir aux médecins des alternatives pour traiter les troubles anxieux et du sommeil.

• L’appui des aidants familiaux influence-t-il la qualité des prescriptions de benzodiazépines chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Pichetti S.Perronnin M.Penneau A. (Irdes) Questions d’économie de la santé n° 302 – Juillet-août 2025.

Crédit photo – Pixabay pyou93