Maude et Raphaël sont deux jeunes patients suivis pour des troubles psychiatriques sévères. Au cours d’une hospitalisation, un usage de substance psychoactive est repéré, qui permet de mobiliser une infirmière en pratique avancée (IPA) chargée d’une consultation d’addictologie pour pathologies duelles. Une clinique centrée sur l’intervention précoce.
En psychiatrie, les professionnels de santé sont de plus en plus souvent confrontés à la coexistence de troubles psychiatriques et de conduites addictives, ce qui rend les situations cliniques plus complexes. Face à ces enjeux, les institutions doivent repenser leurs approches thérapeutiques et adapter leurs pratiques aux réalités du terrain. Dans ce contexte, le service d’addictologie du Groupe hospitalier Paul Guiraud (GHPG) propose une approche intégrée des pathologies duelles, qui vise à articuler soins psychiatriques, addictologiques, somatiques et sociaux (voir encadré). Elle s’inscrit dans un accompagnement progressif, à long terme, adapté au rythme du patient, à son stade de changement, pour renforcer son adhésion aux soins et rompre son isolement. L’usager est placé au centre du dispositif, en valorisant ses ressources, son parcours de vie, ses besoins et ses objectifs. Dans le cadre de mon implantation en tant qu’infirmière en pratique avancée (IPA) spécialisée en addictologie au GHPG, le choix a été fait d’étoffer l’offre existante, en particulier en direction des jeunes. Depuis juillet 2024, j’assure ainsi une consultation d’addictologie pour pathologies duelles dédiée aux jeunes patients suivis pour des troubles psychiques. Cet article revient sur l’étude qui a conduit à cette installation et propose deux histoires cliniques de pathologies duelles emblématiques du quotidien en psychiatrie.
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