Crées en 2000, les Equipes de liaison et de soins en addictologie (Elsa) sont désormais 396 sur le territoire, avec une file active de près de 198 348 patients, selon un état des lieux réalisé à l’occasion de leur 5e Journée nationale. Ces structures devraient avoir un nouveau référentiel d’organisation en 2025.
Le 31 janvier, la 5e Journée nationale des équipes de liaison et de soins en addictologie (Elsa), organisée par l’association Elsa France au ministère de la Santé et de l’accès aux soins, a été l’occasion de dresser un état des lieux et de dégager des perspectives pour améliorer les pratiques.
Pour rappel, les Elsa ont trois missions centrales : former, assister et conseiller les soignants ; intervenir auprès des patients aux urgences et pendant l’hospitalisation en appui et en soutien des équipes soignantes ; développer des liens avec les différents acteurs intra et extrahospitaliers pour améliorer la prise en charge des patients et de leur suivi.
Claire Defives, adjointe à la cheffe du bureau populations vulnérables et santé mentale, a présenté un état des lieux. D’après les données du recueil Elsa-Pyramig, on compte désormais 356 Elsa sur le territoire, et une file active qui s’élève à 198 348 en 2023. Les Elsa prennent en charge en majorité les patients pour des conduites addictives liées à l’alcool, au tabac et au cannabis, mais voient une augmentation des consommations liées au protoxyde d’azote et à la cocaïne. En moyenne, 54% de la filière active serait polyconsommatrice. Sur le plan des actions réalsiées, près de 80% des équipes déclarent réaliser des formations pour les personnels de leur établissement de santé et deux tiers réalisent des séances pour d’autres établissements. Les Elsa sont aussi engagées sur la diffusion de protocoles. Du côté des lieux d’intervention, les Elsa sont près de 40% à intervenir tous les jours au sein des urgences. 88% interviennent à la maternité et certaines y passent même systématiquement tout en intervenant à la journée. 73% déclarent également réaliser des consultations.
Du côté des perspectives, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a annoncé la révision « en milieu d’année 2025 » de l’instruction cadre relative à la filière hospitalière de soins en addictologie de 2008 (1). Dans un contexte où les organisations ont évolué, cette réécriture « devra permettre de recentrer leurs missions sur leur cœur d’activité et les aider à revoir le champ des pratiques addictives afin d’améliorer les parcours patients », a précisé Claire Defives, adjointe à la cheffe du bureau Santé mentale et populations vulnérables au sein de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Plusieurs « axes de travail » pourront être discutées en groupe de travail, en particulier la complexité de la prise en charge de certains patients, notamment lorsqu’ils présentent des comorbidités, les liens et articulations avec les services d’urgences, les soins de ville ou le secteur médico-social, ou encore la thématique de l’aller-vers. Les travaux devraient s’étaler sur le « premier semestre 2025 » pour une publication du texte attendu vers « le milieu d’année 2025 »
• En savoir plus sur le site d’Elsa France
1– Circulaire N°DHOS/O2/2008/299 du 26 septembre 2008 relative à la filière hospitalière de soins en addictologie, en pdf
