Dans un contexte de recours accru à la pair-aidance dans le champ sanitaire, médico-social et social, la Haute Autorité de santé (HAS) a décidé d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques. Plusieurs sous-groupes de travail seront créés pour définir un socle commun, en se concentrant sur cinq domaines d’intervention, dont la santé mentale et la psychiatrie.
La pair-aidance permet de proposer à toute personne le souhaitant, au cours de sa prise en charge ou de son accompagnement habituel, une possibilité de soutien global d’un tiers ayant connu ou connaissant une situation similaire et ayant acquis une connaissance issue d’un vécu expérientiel. Elle repose sur la transformation de l’expérience en connaissances et compétences construites à partir d’un vécu, permettant d’accompagner et de soutenir des personnes confrontées à des réalités similaires. Elle peut représenter un espoir pour la personne dans une perspective de rétablissement.
« La pair-aidance constitue un niveau élevé d’engagement des usagers à travers les missions d’autosupport et de reconnaissance de l’expertise du vécu ; il importera de définir les compétences attendues des pair-aidants pour clarifier leur place au sein d’une équipe pluriprofessionnelle ou en complémentarité avec elle ».
L’intégration des pair-aidants au sein des équipes sanitaires, médico-sociales et sociales suscite des interrogations pour lesquelles des repères apparaissent nécessaires. Le rôle de la HAS est ici de fournir des recommandations générales favorisant une meilleure compréhension des enjeux et des bénéfices de la pair-aidance, tout en renforçant l’autodétermination, le pouvoir d’agir et la qualité de vie des personnes accompagnées.
Les travaux vont débuter au second trimestre 2025 et vont être menés selon la méthodologie définie dans la note de cadrage.
Objectifs
– clarifier le rôle, les typologies, les compétences nécessaires, les responsabilités, et les missions des pair-aidants tout en respectant leur diversité d’interventions ; Identifier les outils utilisés par la pair-aidance ;
– identifier les bénéfices de la pair-aidance et sa complémentarité avec les professionnels, proches, représentant des usagers, autres ;
– définir les bonnes pratiques communes d’intervention de la pair-aidance pour améliorer les accompagnements et identifier les spécificités pour cinq domaines d’intervention :
*Santé mentale et psychiatrie ;
*Addictologie ;
*Pathologies chroniques et la cancérologie ;
*Inclusion et le handicap ;
*Précarité et vulnérabilités sociales.
– soutenir les professionnels dans l’intégration de la pair-aidance au sein de leurs pratiques dans l’équipe, et les sensibiliser à la valeur du savoir expérientiel ;
– promouvoir et porter une réflexion sur la place du pair-aidant afin d’améliorer le parcours, la qualité de vie et le pouvoir d’agir de la personne accompagnée dans les différents secteurs.
Destinataires
– Équipes pluriprofessionnelles des secteurs sanitaire médico-social et social (exercice en milieu libéral, salarié, établissements, associations…) ;
– Pair-aidants ;
– Directions d’établissements, structures gestionnaires, toutes organisations du territoire concernées par la pair-aidance ;
– Associations de patients et d’usagers.
• « La pair-aidance dans les organisations sanitaires, sociales et médico-sociales » – Note de cadrage, Recommandation de bonne pratique – Haute Autorité de Santé, 20 janvier 2025.