55 % des aidants sont aujourd’hui en activité professionnelle, selon les résultats du 4e Baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer. Difficile dans ce contexte de concilier vie personnelle et professionnelle (prise de congés pour aider son proche, interruption de tâches…) en particulier en cas de troubles cognitifs des personnes accompagnées. À ces réalités s’ajoutent les incidences sur la santé et la charge mentale ressentie des aidants…
Le rôle d’aidant a un impact sur la qualité de vie d’un salarié : 56 % éprouvent ainsi des difficultés à concilier leurs vies professionnelle et familiale. Ce pourcentage s’élève à 67 % pour ceux qui accompagnent des personnes ayant des troubles cognitifs, ces derniers déclarant au moins une interruption par an. De même, 57 % des aidants déclarent interrompre fréquemment une tâche pour en effectuer une autre non prévue, ce chiffre atteint 59 % pour ceux s’occupant de personnes ayant des troubles cognitifs.
Cette intensité de l’aide n’est pas sans répercussion sur leur santé, particulièrement pour ceux qui accompagnent un proche ayant des troubles cognitifs. En effet, si 56 % des aidants se déclarent en bonne santé, les indicateurs suivants témoignent du contraire : 72 % des aidants ressentent de la fatigue ou un manque d’énergie et 9 % des aidants prennent chaque jour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression. Ces chiffres sont en nette dégradation par rapport au millésime 2020.

Si 68 % des aidants en emploi considèrent que leur environnement professionnel est bienveillant quant à leur situation d’aidant, seuls 11 % en ont parlé à leurs collègues et 7 % à leur supérieur, un chiffre en baisse par rapport au dernier Baromètre. L’environnement professionnel a donc un rôle à jouer : 61 % des répondants en emploi lui attribuent un rôle d’information et de sensibilisation vis-à-vis de la perte d’autonomie, et 67 % souhaitent que les entreprises organisent le don de congés aux collègues ayant un parent en perte d’autonomie.

« La généralisation du télétravail a peut-être joué un rôle dans cette dégradation, il est important de faire bouger les lignes pour libérer la parole des salariés aidants mais aussi pour mieux faire connaître les dispositifs d’aide. À titre d’exemple, 3 Français sur 5 ignorent que l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) peut rémunérer les proches aidants pour l’aide apportée à un proche âgé. »
Christine Tabuenca, Directrice de la Fondation Médéric Alzheimer
• Focus sur les aidants en emploi, Fondation Médéric Alzheimer, 20 octobre 2024.
• 4e Baromètre « Perte d’autonomie, maladie d’Alzheimer, Aidance : qu’en disent les Français ? », Fondation Médéric Alzheimer, 30 octobre 2024.