On pense généralement que les sentiments de culpabilité sont moins présents aujourd’hui qu’à d’autres époques, du moins dans nos sociétés occidentales. Il est vrai que la vie sexuelle, un facteur important de culpabilité, a connu une libéralisation certaine depuis un demi-siècle, sous toutes ses formes. Et s’il est vrai aussi que, à l’intérieur des couples, les exigences de fidélité et d’exclusivité continuent d’être prônées pour une majorité, avec peut-être une plus grande insistance chez les plus jeunes, le mariage a cessé d’être l’unique voie autorisée d’accès à la sexualité. Dans d’autres domaines, des évolutions sociétales notables ont contribué à atténuer le caractère accablant des sentiments de culpabilité. Au niveau judiciaire par exemple, les expertises de personnalité permettent aux juges et aux jurés d’appréhender de façon plus globale les motivations et les contraintes liées à une conduite délictueuse, et d’intégrer dans l’appréciation de la peine encourue de multiples paramètres qui éloignent les sentences de la simple application d’une peine en fonction du seul acte (voir aussi l’article de P. Charazac, p. 62).
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