Au CH Sainte-Marie de Rodez, le réaménagement d’une unité de crise a été l’occasion de penser l’agencement et le mobilier comme des objets médiateurs susceptibles de favoriser l’alliance thérapeutique. Entretien avec Jean-Yves Cournut, cadre de santé.
Santé mentale : Après avoir réorganisé l’accueil des urgences, vous avez totalement repensé l’organisation et l’ambiance d’une unité de crise. En quoi la première impression lors d’une hospitalisation est-elle déterminante pour la suite de la prise en charge ?
J.-Y. Cournut : Dans le cadre du réaménagement de cette unité de crise, baptisée Espace psychiatrique intersectoriel, crise et apaisement (Epicea), nous avons envisagé l’agencement et le mobilier comme des objets médiateurs susceptibles de favoriser l’alliance thérapeutique et la rencontre entre les soignants, les soignés et leur entourage, tous usagers d’un même espace à vivre. L’enjeu est de faire de la contrainte de soins, dans sa traduction spatiale d’un lieu clos et coercitif, un espace digne de confiance, dans le sens de l’anglicisme sécure, sécurisé et participatif afin d’immerger le patient en crise dans un environnement de mieux-être et de mieux-vivre. Il doit trouver une place dans un espace qu’il n’a pas souhaité initialement investir et s’y sentir le mieux possible. (…)
• Pour aller plus loin : Quand l’espace contribue à l’accueil et aux soins en psychiatrie, J.-Y. Cournut, rubrique « Reçus à la rédaction ».