N° 277 - Avril 2023

Mesures anticipées en psychiatrie et bipolarité

Auteur(s) : Aurélie TINLAND, PsychiatreNbre de pages : 4
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Dans les troubles bipolaires, le rétablissement post-crise peut permettre aux personnes concernées d’identifier leurs symptômes, besoins et ressources et de formaliser leurs souhaits, via des directives anticipées, pour les moments où leur jugement est altéré.

Les directives anticipées psychiatriques (DAP) (1) sont des documents qui permettent aux personnes de faire connaître par écrit leurs préférences de soin en cas d’altération de leur jugement. Sur le plan social, elles répondent à une demande croissante ­d’autonomie en santé. À l’instar des directives anticipées de fin de vie, elles visent à représenter la volonté de la personne et à éviter à ses proches des choix difficiles. Contrairement à ces dernières, elles s’inscrivent dans une démarche d’amélioration de la santé et de la connaissance de soi, puisque c’est au travers de l’analyse des crises passées qu’elles acquièrent un caractère préventif. L’élaboration d’un plan de crise est d’ailleurs la pierre angulaire des DAP les plus probantes (voir aussi l’article d’Y. Quenum, p. 62). Les enjeux légaux sont également différents (nous y reviendrons), ainsi que les enjeux relationnels, puisque les équipes soignantes peuvent participer activement à leur rédaction et leur mise en œuvre (les plans de crise dits « conjoints » sont cosignés par les équipes de soin) et que les proches peuvent être mobilisés à tous les niveaux : personne de confiance quand le jugement est altéré, mais aussi identification de proches-ressources et de leurs rôles dans le plan de crise.
Les personnes qui vivent avec des troubles bipolaires (TB) expérimentent des fluctuations extrêmes de leur humeur, que ce soit lors d’épisodes maniaques, dépressifs ou mixtes. Leurs capacités décisionnelles peuvent être altérées, surtout pendant les épisodes maniaques prolongés. Elles sont donc concernées par les DAP. La succession de crises plus ou moins graves leur permet d’identifier ce qui est utile et ce qui doit être évité, et cette connaissance est le socle des plans de crise.

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