N° 276 - Mars 2023

De l’émotion empêchée à l’émotion submersive

Auteur(s) : Philippe ZAWIEJA, Directeur expert, docteur en sciences et génie des activités à risques, chercheur associéNbre de pages : 5
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Dans les soins, où les compétences émotionnelles sont au premier plan, l’organisation du travail doit fournir un cadre d’émergence, d’expression et de régulation des émotions, faute de quoi elle porte en elle les germes de son propre débordement.

Les professions de santé comportent une dimension émotionnelle intense, ballottant les soignants entre pleine satisfaction et découragement extrême. La confrontation constante avec la maladie, la souffrance, la détresse et parfois la mort décuplent en effet la fréquence et l’intensité des émotions. Côtoyer au quotien des patients souffrant de troubles psychiques ou cognitifs ajoute un degré de complexité, en exposant le soignant à des conflits de rationalité.
Les infirmières adhèrent assez spontanément à une lecture « psychologisante » des problématiques du travail, dans laquelle ressort la question des émotions (Loriol, 2005).
À travers une approche psycho-organisationnelle, je voudrais montrer dans cet article comment la culture hospitalière s’est détournée de son rôle structurant de canalisation et de protection vis-à-vis des émotions, voire constitue elle-même aujourd’hui un des éléments du problème. Ce faisant, j’adopterai une définition très large de l’émotion, qui englobe à l’occasion les notions de pulsion, d’émotion, de sentiment et d’affect.

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