Les professions de santé comportent une dimension émotionnelle intense, ballottant les soignants entre pleine satisfaction et découragement extrême. La confrontation constante avec la maladie, la souffrance, la détresse et parfois la mort décuplent en effet la fréquence et l’intensité des émotions. Côtoyer au quotien des patients souffrant de troubles psychiques ou cognitifs ajoute un degré de complexité, en exposant le soignant à des conflits de rationalité.
Les infirmières adhèrent assez spontanément à une lecture « psychologisante » des problématiques du travail, dans laquelle ressort la question des émotions (Loriol, 2005).
À travers une approche psycho-organisationnelle, je voudrais montrer dans cet article comment la culture hospitalière s’est détournée de son rôle structurant de canalisation et de protection vis-à-vis des émotions, voire constitue elle-même aujourd’hui un des éléments du problème. Ce faisant, j’adopterai une définition très large de l’émotion, qui englobe à l’occasion les notions de pulsion, d’émotion, de sentiment et d’affect.
Pour poursuivre votre lecture
Connectez-vous à votre compte si vous êtes déjà client.