Coercition en psychiatrie : « Il est intéressant de travailler à une modélisation des bonnes pratiques »

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Dans sa newsletter de mars 2023, le Groupement de coopération sanitaire (GCS) pour la recherche et la formation en santé mentale interroge deux chercheurs participant au projet Plaid-Care (voir notre article), qui vise à identifier les bonnes pratiques au sein d’établissements limitant ou diminuant le recours à la coercition. L’interview de Sébastien Saetta, sociologue, chargé de recherche (ENSEIS Recherche, UMR 5283 Centre Max Weber, CHU de Saint-Etienne), coordinateur de la recherche, et Yvonne Quenum, infirmière en psychiatrie, co-enquêtrice dans la recherche, CHU de Saint-Etienne, est à retrouver intégralement sur le site du GCS. 

Pouvez-vous nous présenter Plaid-care ?
SS : Si les pratiques coercitives en psychiatrie comme l’isolement, la contention et la fermeture des services ont été étudiées en France, les expériences visant à en limiter ou à en diminuer l’usage avaient jusque-là été très peu analysées dans le cadre d’une recherche. Il nous a donc semblé important de comprendre le fonctionnement d‘établissements ou services qui, en France, utilisent peu, voire pas du tout, les pratiques coercitives, particulièrement compte tenu des récentes évolutions du cadre légal et des enjeux forts en la matière. Quelques exemples étrangers nous montrent que le moindre recours à ces pratiques est lié à la combinaison de plusieurs facteurs, comme les compétences au niveau du service, le soutien de la direction et un cadre légal encourageant. Nous avons alors souhaité étudier ces modèles « en vie réelle », en croisant les regards de plusieurs disciplines, la sociologie, les sciences infirmières, l’anthropologie, la géographie, la psychologie, pour comprendre à la fois le poids de ces différents facteurs et surtout leur articulation.
YQ : Nous avions déjà travaillé avec Sébastien sur le moindre recours à la coercition avec la recherche PLANCO-ISO, qui visait à évaluer l’impact du plan de crise conjoint sur le recours à l’isolement et la contention. Il y a un réel intérêt à croiser les regards sur ces sujets, et à impliquer les infirmiers, car concrètement, sur le terrain, ils sont directement concernés. On parle énormément des établissements pratiquant beaucoup la contrainte et signalés par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), mais assez peu finalement des établissements qui n’en font pas. Il était intéressant de travailler à une modélisation de ces bonnes pratiques, pour montrer qu’un moindre recours est possible dans différents contextes, et bien sûr rendre visibles et valoriser ces pratiques. (…)

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