En pratique clinique, considérer les enjeux inter et transgénérationnels et leurs influences sur la souffrance psychique des patients paraît essentiel. Effectivement, le sujet se retrouve bien souvent, à son insu, héritier de blessures, de souffrances et de traumatismes non résolus, qui appartiennent à ceux qui le précèdent. Cette situation génère des effets de répétition. À cet égard, dans une perspective psychanalytique, le recours à ce que j’ai appelé « la libre-réalisation de l’arbre généalogique (LRAg) » est une solution précieuse. Cet outil permet d’accéder aux représentations de l’inscription généalogique et encourage la mise en récit de l’histoire familiale. En croisant la clinique du discours et celle de la production graphique, on peut repérer le rôle de la transmission psychique inconsciente transgénérationnelle. La LRAg facilite ainsi l’expression et soutient le travail de symbolisation, pour ce qui concerne la souffrance logée dans les liens familiaux. De ce point de vue, la LRAg contribue au travail thérapeutique, car elle produit des effets de remaniements intrapsychiques et intersubjectifs. L’usage de l’arbre généalogique dans la pratique clinique n’est donc pas neutre et demande des précautions éthiques. Chacun est amené à considérer les objectifs qu’il vise, le cadre dans lequel s’inscrit le recours à cet outil, et les particularités du public rencontré, pour ajuster sa pratique.
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