Afin d’illustrer l’impact de la crise du Covid-19 et de décrypter l’état de santé mentale du personnel soignant en France, Hublo, acteur des solutions de remplacement dans les établissements de santé, a réalisé une étude auprès de plus de 22 600 professionnels de santé pour quantifier le bien-être au travail au sein des établissements de santé. Le sentiment de désillusion des soignants semble se creuser après seulement 3 années d’expérience.
La majorité des participants à l’enquête estime que leur bien-être n’est pas considéré comme une priorité par le secteur de la santé. Parmi eux, 96% des Infirmiers Diplômés d’État (IDE) évaluent ce niveau de priorité inférieur à 6/10. Or, 70% des soignants interrogés indiquent que les établissements de santé doivent prioriser leur bien-être s’ils souhaitent les recruter ou les voir rester.
« J’en ai marre d’entendre parler de pénurie de personnel, car on l’avait et on n’a pas su le retenir, à cause des mauvaises conditions de travail et maintenant on a du mal à recruter pour la même cause ! (…) C’est comme ça qu’on a créé la pénurie de soignants. Car à cause de cette souffrance au travail, le personnel soignant a préféré changer de métier, par dépit ».
L’étude révèle par ailleurs que l’établissement de travail et le management ne sont, de manière générale, pas du tout considérés comme une source de soutien. Dans l’hôpital public, seulement 0,4% des IDE et 1% des aide-soignants s’estiment soutenus sur le plan émotionnel par leur établissement, alors que la famille, les partenaires et les collègues constituent une source de soutien de poids pour la majorité d’entre eux. Par ailleurs, plus de 25% des IDE de l’hôpital public estiment ne recevoir absolument aucun soutien fourni par leur établissement, symbole d’une déception profonde envers le système de santé.
Un soignant déplore « un planning à la carte imposé, les horaires changent la veille voire le jour ».
Un autre a « l’impression de n’être qu’une case dans les plannings, que l’avenir n’apportera aucune évolution, et que quand on fait des propositions de solution pour améliorer la qualité et la charge de travail, on ne nous prend pas en considération ».

L’amélioration du management apparaît comme le facteur déterminant pour retenir les soignants.
L’étude rend également compte d’un stress omniprésent au travail, pour lequel le manque de personnel est systématiquement pointé du doigt en premier. La charge de travail est également jugée trop importante par un soignant sur deux. La communication avec les supérieurs est également pointée du doigt puisqu’elle est citée par plus d’un tiers des soignants interrogés comme facteur de stress principal. Pour pallier celui-ci et améliorer ainsi le bien-être au travail, tous les soignants interrogés demandent une meilleure communication entre la direction et les équipes. En outre, plus de deux tiers des aide-soignants et autres personnels paramédicaux, et 71% des IDE, considèrent que le manque de reconnaissance constitue la raison principale qui pourrait les pousser à changer de métier.
« Toujours plus de tâches à effectuer avec le même temps imparti » et, par conséquent, le « manque de temps pour des soins de qualité ».


Les chiffres clés de l’étude - Moins de 5% des soignants s’estiment soutenus sur le plan émotionnel par leur établissement. - Le manque de personnel est cité comme facteur de stress principal au travail par plus de 81% des répondants. - Plus d’un tiers des soignants interrogés indiquent que la communication avec les stress principaux au travail. - Le sentiment de désillusion des soignants semble se creuser après 3 années d’expérience. - Plus d’un tiers des Infirmiers Diplômés d’État ne comptent pas exercer leur métier toute leur vie. - 50% des soignants interrogés considèrent que le stress au quotidien est l’un des facteurs majeurs qui impactent négativement leur bien-être au travail.
• Enquête sur le bien-être et la santé mentale des soignants en France. Entre épuisement et désaffection : comment vont vraiment les soignants ? hublo, communiqué de presse, février 2022. Crédits image et infographie, hublo.