Diplômée de l’École des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence en 1995, Corinne De Battista développe un travail qui parle de l’humain, de l’identité, du déplacement des individus, des rencontres, des disparitions et de ce qui reste à travers l’histoire, comme un ultime témoignage. Le voyage temporel prend une place particulière dans ses recherches plastiques, il se manifeste par l’utilisation de matériaux, d’objets, de photographies qui constituent une « matière première ». Ce travail est également intimement lié aux recherches sur le paysage géographique et cartographique. Il évoque et invoque les frontières, les séparations ou les liens, avec l’idée persistante que nous sommes dans un éternel continuum.
« Je collecte des photographies anciennes (images d’archives, albums de famille…) des personnes anonymes, oubliées, des caractères, des postures, des atmosphères. Je ne raconte pas la vie des gens, mais je suggère le passé en m’appropriant les visages, les corps, les êtres et les attitudes. Le portrait suppose tout ce que le modèle porte sur lui de signes sociaux, de traits psychologiques. Il transmet une histoire singulière ou une idéologie de groupe. Le visage renvoie à la solitude de l’individu, à son originalité, il possède une présence énigmatique. »
Elle s’empare de ces photos de famille et leur fait subir un processus de transfert et d’adaptation. Sur de grandes toiles, elle recadre, rehausse un regard, illumine ou estompe un détail…, redonnant vie et modernité à ces personnages. À la fois familiers et étrangers, nostalgiques et vibrants, ses portraits saisissent le spectateur. Intrigants, leur force évocatrice fait affleurer, émerger un souvenir enfoui. Une œuvre subtile, délicate et profonde, qui invite à la rêverie et à l’introspection.
• En savoir plus : www.debattista.art/
Corinne De Battista a collaboré avec Santé mentale pour les numéros 275 (février 2023), 232 (novembre 2018) et 146 (mars 2010).