N° 274 - Janvier 2023

Le corps, premier acteur de la vie psychique

Auteur(s) : Philippe NUSS, PsychiatreNbre de pages : 4
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Corps contraint par la maladie, corps expressif des symptômes... La clinique aujourd’hui doit tenir compte à la fois de la singularité du vécu subjectif de la pathologie et des connaissances actuelles en biologie ou imagerie cérébrale.

Contrairement à la représentation première, qui voudrait que la psychiatrie et la psychologie concernent essentiellement les réflexions, les émotions, les idées ou l’immatériel, force est de constater que le premier acteur de la vie psychique est le corps. Lieu de la pensée et acteur de l’action, réceptacle et instigateur de la sensation, figuration du soi en son sein propre et pour autrui, sont autant d’illustrations de l’enracinement de la vie psychique dans le corps. La pathologie mentale, qui se manifeste au sein des pensées, des actions, des sensations et dans le rapport à l’altérité, se trouve par conséquent indubitablement inscrite dans la question du corps. Le processus pathologique contraint le corps, notamment le cerveau. Le corps est à la fois l’écran passif objectivant la maladie et l’acteur dont les manifestations corporelles témoignent de la lutte mise en oeuvre pour tenter de la contenir. Il s’agit d’ailleurs d’une caractéristique de la clinique psychopathologique que de considérer les symptômes autant comme l’expression immédiate du processus pathologique que la résultante d’un processus dynamique complexe de réaction contre ce dernier.

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