• Pourquoi cette nouvelle approche pour le traitement des troubles borderline, alors que plusieurs thérapies existent ?
Le projet est né d’une nécessité de terrain : proposer des thérapies aux patients bordeline de l’hôpital de jour où j’exerçais. Il fallait en effet répondre à une demande importante sur un temps prédéfini (durée de prise en charge de 2 ans au maximum). J’avais pratiqué la thérapie comportementale et dialectique (TCD, 1), recommandée dans ce trouble, et des programmes centrés sur les thérapies comportementales et cognitives (TCC) de troisième vague, et revenais toujours à ce constat : les patients manquaient de clés. Je réalisais par ailleurs à quel point ces modèles étaient difficiles à mettre en oeuvre pour le psychologue, et à adopter côté patient, quel qu’en soit le bénéfice annoncé. Il y avait là un vrai paradoxe : les propositions que l’on faisait à cette population exigeaient des patients d’être deux fois plus persévérants que les autres ! J’ai donc essayé de réintroduire les éléments fondamentaux des approches de TCC en respectant les enjeux majeurs : travailler sur les émotions et la conscience de soi (identification et gestion émotionnelle), gérer l’impulsivité (gestion de crise, notamment suicidaire, outils comportementaux) et enfin, pacifier le relationnel (affirmation de soi, savoir dire non, sortir de l’agressivité). Au cours des années de conceptualisation, j’ai rencontré plus de 300 patients et leurs retours d’expériences ont été déterminants pour la mise au point de ce programme…