N° 265 - Février 2022

« Anorexique, je me sentais invulnérable »

Auteur(s) : Christine Durif-Bruckert, enseignante-chercheure en psychologie sociale et anthropologieNbre de pages : 6
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« On est dans un monde qui paraît irrationnel et que les autres ne comprennent pas ». L’analyse des récits de femmes souffrant d’anorexie permet d’explorer pourquoi maigrir est la chose la plus apaisante et vivifiante dont elles aient fait l’expérience.

Les quelques axes du vécu anorexique que je propose dans cet article s’appuient sur une étude qualitative réalisée auprès de femmes adultes anorexiques hospitalisées et qui ont une expérience de l’anorexie dans le temps (5 à 40 années). J’ai ainsi mené 67 entretiens auprès d’une trentaine de patientes âgées de 20 à 60 ans. Ces entretiens ont été conduits au sein de deux établissements spécialisés dans la prise en charge de l’anorexie (à Lyon et à Paris) et ont fait l’objet d’articles dans des revues scientifiques et d’un essai publié en 2017 Expériences anorexiques, récits de soi, récits de soin (Voir encadré à lire), dans lequel j’ai souhaité reconstituer une structure signifiante des parcours vécus de la maladie et des soins. Sur la base de ces entretiens, j’ai également construit un monologue poétique Elle avale les levers du soleil (2021) (1).

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