Alors que les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie constituent une « opportunité » pour la discipline, la FHF se positionne.
Après le lancement le 11 mai de la consultation nationale préparatoire aux Assises de la santé mentale et de psychiatrie (jusqu’à début juin), qui devraient se tenir avant l’été « pendant deux jours environ », près de 5 000 questionnaires ont été validés, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. Un comité d’orientation d’une quinzaine de membres a été mis en place, intégrant des professionnels de toutes spécialités (dont une infirmière en pratique avancée) et des représentants d’usagers et de proches. Il se réunira à nouveau en juin pour une présentation en interne des résultats de la consultation nationale.
De son côté, la Fédération hospitalière de France (FHF) prépare et salue l’opportunité de ces Assises pour la discipline. Dans une Webconférence, elle a présenté son état des lieux et sa vision de l’avenir de la psychiatrie publique. Ses propositions s’appuient notamment sur un groupe de réflexions sur la psychiatrie mis en place depuis deux ans. Selon Zaynat Riet, déléguée générale de la FHF, la discipline est « à un tournant historique et décisif » pour les patients mais aussi pour les professionnels, dans un contexte où la crise sanitaire a accentué les besoins et creusé certains dysfonctionnements, en particulier sur le financement. « Alors que la psychiatrie publique prend en charge 84 % de l’activité générale », a-t-elle souligné, les dotations annuelles augmentent « quatre fois moins rapidement que celles allouées au secteur privé à but lucratif ». Une remise à niveau des ressources est donc nécessaire. Par ailleurs, la FHF rappelle la coexistence des deux modèles de financement (dotation annuelle de financement (DAF) pour le public et objectifs quantifiés nationaux (OQN) pour le privé), qui « induit des effets pervers dans l’organisation de l’offre ». Elle propose un modèle de financement commun fondé sur les besoins populationnels régionaux et la dynamique d’activités des territoires. La politique tarifaire actuelle « provoque un morcellement de l’offre », notamment entre public et privé lucratif, « au détriment des malades dont les pathologies sont les plus lourdes et des populations les plus précaires ». Ce qui conduit la FHF à proposer de « renforcer le rôle du secteur et développer l’offre dans le strict respect des orientations du Projet territorial de santé mentale (PTSM). » Z. Riet conclut : « Un des premiers gages de confiance est alors d’aller jusqu’au bout de la réforme financière ».
• En savoir plus : https://solidarites-sante.gouv.fr, www.fhf.fr