L’expérimentation du cannabis thérapeutique est lancée

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L’expérimentation du cannabis médical a été lancée le vendredi 26 mars au CHU de Clermont-Ferrand, par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avec la première prescription de cannabis pour un usage médical à un patient. Cette expérimentation vise à recueillir les premières données françaises sur l’efficacité et la sécurité du cannabis à des fins thérapeutiques, ainsi qu’à préparer les circuits de sa mise à disposition à terme. Quelque 3 000 patients seront ainsi suivis dans 215 structures volontaires sélectionnées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Pour rappel, cette expérimentation, dont le processus a été lancé en septembre 2018, est supervisée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui précise les dernières étapes dans un communiqué.

Après avoir sélectionné les fournisseurs/exploitants chargés de la fabrication et de la distribution des médicaments à base de cannabis médical, l’ANSM assure le lancement effectif de l’expérimentation : formation des professionnels de santé, mise à leur disposition par l’ANSM du registre de suivi des patients et approvisionnement des pharmacies en médicaments. L'expérimentation durera au total 24 mois et concernera 300 patients volontaires. À ce jour, 150 professionnels de la santé sont impliqués. Les deux objectifs principaux de cette expérimentation sont d'évaluer la faisabilité du circuit de mise à disposition et de recueillir les premières données françaises sur l'efficacité et la sécurité du cannabis thérapeutique.

Les patients volontaires devront être concernés par un des cinq indications suivantes :
– douleurs neuropathiques réfractaires ;
– certaines formes épilepsie sévères et pharmaco-résistantes ;
– certains symptômes rebelles en oncologie ;
– situations palliatives ;
– spasticité douloureuse (sclérose en plaques et autres pathologies du système nerveux).

L'expérimentation suppose un parcours de soin en quatre étapes.

– L'identification et l'orientation du patient : à partir d'un CH volontaire, sur proposition du médecin généraliste à son patient, ou même à sa propre demande, le patient est orienté vers une structure médicale incluse dans le programme d'expérimentation afin de vérifier une première fois les critères d'inclusion.

– Une consultation d'inclusion permet ensuite, après seconde vérification des critères et obtention de son consentement, de disposer d'une attestation d'inclusion et d'une ordonnance sécurisée. À ce moment du parcours, le patient désigne le pharmacien et le médecin généraliste qu'il désire pour le suivi, parmi l'ensemble des praticiens volontaires.

– Le patient, par le biais de l'ordonnance sécurisée, peut recevoir son traitement à base de cannabis thérapeutique en se rendant dans la pharmacie qu'il a désignée ou bien dans une structure appartenant à l'ANSM.

– Il doit alors suivre une consultation avec le généraliste voulu, a minima une fois par mois, afin d'effectuer son suivi mais également pour le renouvellement de l'ordonnance. À ces consultations s'ajoutent des consultations de suivi plus longues les premier, troisième, sixième, douzième et dix-huitième mois.

Le personnel soignant volontaire (médecin généraliste et pharmacien d'officine) doit suivre une formation au sujet de la prescription et de la délivrance du médicament. La forme même du traitement et son administration dépendront de l'effet voulu : par voie orale sous forme d'huile pour une action prolongée ou bien sous forme de fleurs séchées pour inhalation afin d'avoir une action rapide.

En savoir plus : dossier Cadre et mise en œuvre de l'expérimentation du cannabis médical, site de l'ANSM.