Sénat : « On ne peut pas envisager de réforme sans nouveaux moyens (…) notamment en psychiatrie »

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Auditionné le 20 février par la Commission des affaires sociales du Sénat, Jean-Marc Aubert, rapporteur sur la réforme du financement de système de santé, a développé ses recommandations, abordant notamment le cas de la psychiatrie. Une audtion à retrouver en vidéo sur le site du Sénat.

Face à des élus qui l'ont interpellé à plusieurs reprises sur le manque de moyens des hôpitaux, le rapporteur a pointé que « le mode de financement ne peut pas tout » et le changement n'aura de « sens que s'il soutient une transformation du système de santé plus globale et si les professionnels modifient leurs comportements en parallèle ». Par ailleurs, les évolutions des prises en charge pour les pathologies chroniques par exemple nécessitent du moyen terme : « Nous ne voulons pas que ce soit la réforme merveilleuse qu'il faudrait faire un jour s'il y avait un grand soir mais une réforme pragmatique pour agir dans les quatre-cinq ans à venir sur le financement ».

Les sénateurs ont insisté sur la nécessité d'un accompagnement des établissements à cette réforme du financement. Yves Daudigny (SR, Aisne), a pointé les difficultés en psychiatrie : « On ne peut pas envisager de réforme sans nouveaux moyens (…) notamment en psychiatrie, qui demandera un effort particulier ». Jean-Marc Aubert a fait remarquer que le sujet de son rapport porte sur la répartition des moyens et pas sur la pertinence du niveau de dépenses accordé par l'État pour la santé mais a concédé que la psychiatrie, « domaine important » avec des nombreux besoins, a « le triste privilège d'avoir le système de financement sur lequel on est le moins revenu depuis les trente dernières années » et qu'il y a « probablement des secteurs de psychiatrie où il manque de l'argent ». Ce changement sur la répartition des moyens va « bousculer les habitudes, (…) demander du temps, la réforme ne va pas se faire en un an ». Pour autant, « le mode de financement ne peut pas tout, (…), ne croyons pas que les choses ne bougent pas car il n'y a pas les financements, la nature humaine est beaucoup plus complexe que "on met de l'argent et hop, c'est réglé !” ».