Paro, le petit robot sous forme d'un phoque en peluche, utilisé notamment en Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) a des effets positifs sur le comportement, le bien-être, voire le lien social, et la prise en charge de la douleur, d'après une étude réalisée dans 11 établissements et publiée par la Mutualité française.
Le robot Paro a été conçu pour être utilisé auprès de personnes âgées souffrant de troubles cognitifs, maladies dégénératives, démence. Il s'agit d'un petit phoque blanc en peluche, capable de communiquer des émotions de joie, de surprise ou de mécontentement. Grâce à ses différents capteurs (son, toucher, positionnement…), il transmet des informations à un algorithme qui lui indique, en temps réel, comment adapter ses mouvements et son intonation.
Bien plus qu'un simple objet de distraction, ce robot a un effet positif sur la prise en charge de la douleur et sur « le comportement, le bien-être, voire le lien social des résidents » des Ehpad, révèle le Rapport Paro présenté le 24 octobre 2018 à la Mutualité française. Ce document rassemble les conclusions d'une expérimentation lancée en 2016 dans onze résidences mutualistes de la Loire et de la Haute-Loire durant dix-huit mois.
Les résultats font apparaître « des effets bénéfiques, tant sur la relation que sur la prise en charge médicale ». Ainsi, le robot Paro « permet de diminuer les manifestations douloureuses grâce à son effet distracteur vis-à-vis de la situation aversive de soins ». Cela répond « à un réel besoin des équipes de soins accueillant des personnes avec démence », car il existe peu d'alternatives non-médicamenteuses pour soulager la douleur aiguë.
Par ailleurs, Paro facilite la communication, en favorisant « les échanges de regard, l'expression des émotions, l'usage du toucher et le rapprochement physique entre soignant et résident ». Le phoque « attendrit, console, déclenche la parole, éveille la curiosité et l'intérêt des résidents ». Pour autant, certains d'entre eux refusent le contact avec le robot, notamment en raison d'une phobie des animaux ou parce qu'ils craignent d'être infantilisés.
« L'acceptation du résident, l'appropriation par le soignant et/ou l'aidant, dans le cadre d'un environnement favorable, est un facteur clé du succès de Paro, qui ne doit pas perturber mais, au contraire, compléter la relation entre le résident et le soignant », note l'étude. Pour faire du robot Paro « un objet familier du quotidien » accepté de tous, l'étude recommande qu'une organisation et un pilotage appropriés accompagnent le déploiement de l'innovation.
L'étude précise également que l'usage du robot Paro apparaît « particulièrement utile à un personnel soignant expérimenté […], au sein de petites unités de vie ». A cet égard, l'importance de la formation du personnel est soulignée. Des préconisations dans l'utilisation de ce robot peuvent ainsi faciliter son implantatin dans de nouvelles institutions.
- L'utilisation du robot Paro dans des Ehpad auprès de résidents atteints de troubles cognitifs. Mutualité française, octobre 2018. A télécharger en pdf.
- A lire aussi sur le site : Paro, un robot émotionnel pour des psychotiques vieillissants, 6 avril 2018