La révision des lois bioéthiques donne lieu à un débat sur la fin de vie auquel la Fondation Korian pour le Bien-vieillir a souhaité prendre part. Présentant une étude sur la fin de vie et de la mort en établissement réalisée auprès des professionnels, elle publie un « livre blanc » et un web doc.
Intitulé La mort en établissement, un tabou à dépasser, ce livre blanc présente une synthèse des travaux et réflexions menés sur ce sujet pendant une année. « En Occident, c’est un fait qui est apparu au lendemain de la 1ere Guerre mondiale : depuis près de 100 ans, nous sommes dans ce déni de la mort. Les raisons du tabou ? Nos sociétés, basées sur des valeurs d’efficacité et de performances, cultivent l’illusion d’un projet infini. Et donc la mort dérange », annonce Marie de Hennezel, psychologue clinicienne, auteure et membre du conseil scientifique de la Fondation Korian, dans l’avant-propos de ce livre blanc.
Pour faire un état des lieux des pratiques, le fondation Korian a tout d’abord une enquête dans 144 de ses établisements en France. Selon les résultats, 68,5 % des structures mettent en place des pratiques de condoléances mais 16,8 % n’annoncent pas le décès aux autres résidents, 46,2 % ne l’annoncent pas aux autres familles, 92,3 % informent leur personnel du décès par transmission écrite. Ce livre blanc pose d’abord un constat de l’existant puis envisage des pistes de réflexion et des initiatives qui illustrent comment, sur le terrain, se mobilisent tous ceux qui combattent le silence, refusent une certaine facilité et travaillent de toute leur énergie à humaniser la fin de vie en établissement.
Une campagne de sensibilisation a ensuite été menée en France, pour « croiser les regards ». Des tables-rondes ont réuni près de 50 « sachants » et « non-sachants » issus de la société civile, scientifiques et sociologues, médecins, psychologues, directeurs d’établissements et responsables de collectivités locales, associations, familles… Ces rendez-vous ont été ouverts au grand public et diffusés en direct sur facebook. Ont pu être abordés le déni de la mort et l’intérêt à « oser en parler », l’hommage au défunt, le deuil blanc, l’accompagnement des derniers instants…
« La mort en établissement, un tabou à dépasser. Propositions pour mieux accompagner la fin de vie et la mort en maison de retraite et clinique », Fondation Korian pour le bien-vieillir, juin 2018, 68 pages.
Demande auprès de marjorie.castoriadis@korian.fr. Une version interactive sera prochainement disponible sur le site de la Fondation Korian, voir le webdoc Fin de vie, la mort, parlons-en !
