Eric Péchillon, Professeur des Universités, responsable pédagogique du DIU Droit et Psychiatrie de Rennes, tient aussi la rubrique Le droit en pratique dans les pages de la revue Santé mentale. Il réalise une partie de ses recherches sur le juste équilibre en échange d'informations entre professionnels et protection du secret médical. Il était l'invité de la 16e soirée de l’Espace de réflexion éthique en santé mentale de la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Nord-Pas-de-Calais sur le thème "Le partage du secret : pourquoi et jusqu’où ?"
Partager les informations entre professionnels parait être de l’ordre de l’évidence et de la nécessité. Le cadre du soin requiert une équipe multidisciplinaire ou multi-professionnelle avec des soins parfois séquentiels. En outre, il convient de prendre en compte tous les champs variés de la vie, c’est-à-dire la vie sociale, relationnelle et professionnelle et pas seulement les aspects strictement médicaux et techniques.
Pourtant, ce partage, de plus en plus étendu, va t-il vraiment de soi ? Le secret n’est-il pas une exigence de tout patient à l’égard du professionnel à qui il fait confiance ? Car le secret professionnel, c’est d’abord le respect de l’intimité et de la vie privée. C’est aussi une protection contre les préjugés dans une société qui, à la fois, tolère mais aussi discrimine, rejette.
Jusqu'où faut-il donc partager les informations et les confidences ? Et qui, en fin de compte, peut décider ce qui se partage et ce qui reste secret ? Est-ce un professionnel, une équipe, un patient ?