Psychiatrie parisienne : la CHT prend en charge 1 parisien sur 40

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Afin de permettre une meilleure compréhension de l’activité de chaque établissement et des populations qu’ils prennent en charge, les départements d’information médicale (DIM) des cinq établissements de la CHT pour la psychiatrie parisienne ont entrepris, pour la première fois, en 2015, un important travail de concertation et de mise en commun d’informations, concrétisé par la publication d’un rapport commun.

En matière de santé, les besoins des habitants de la capitale sont spécifiques, notamment en raison d’une forte densité de population (plus de 21 000 habitants au km2, l’une des plus élevées du monde), du nombre important de personnes en situation précaire dans certains arrondissements, de nombreuses personnes vivant seules, ou encore de la prévalence élevée de certaines maladies infectieuses, telles le VIH. Autant de facteurs de vulnérabilité, qui peuvent avoir une incidence sur la santé mentale des parisiens et nécessiter dès lors des prises en charge adaptées et coordonnées, et ce sur un vaste territoire de plus de 105 km2.  La CHT pour la psychiatrie parisienne a donc pour ambition d’offrir, au regard des besoins des populations, le meilleur parcours de soins, à la fois dans la proximité, dans le recours, et dans l’expertise. Elle rassemble le Centre Hospitalier Sainte?Anne? dont le Pôle Neuro?Sainte?Anne, l’Etablissement Public de Santé Maison Blanche, le Groupe Public de Santé Perray Vaucluse, les secteurs de psychiatrie des Hôpitaux de Saint Maurice et l’Association de Santé Mentale du 13e arrondissement de Paris.
Elle oeuvre à 4 niveaux : la proximité et le secteur, le niveau intermédiaire (<200 000 habitants), au niveau de la Ville?Département, et enfin au niveau régional. Il s’agit de la première CHT dédiée spécifiquement à la psychiatrie adulte et infanto?juvénile et aux neurosciences.
 
Un territoire marqué par des disparités sociodémographiques

De manière inédite, ce rapport décrit tout d’abord une quinzaine d’indicateurs sociodémographiques, susceptibles d’influencer les trajectoires de  soins. Une  représentation cartographique, ayant bénéficié du concours de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (Apur) et de la Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé (Dases), permet d’appréhender au mieux leur distribution selon différents niveaux de granularités (de l’îlot Iris au territoire géographique couvert par les différents établissements).
 

 
Focus sur les portraits sociaux des populations desservies dans les territoires couverts par chaque établissement de la CHT :
 
– L’EPS Maison-Blanche couvre les 9e, 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris où vivent 741 406 habitants*, plus d’un sur cinq ayant moins de 20 ans. A l’exception du 9e, ces arrondissements restent les plus populaires et cosmopolites de la capitale. Plus d’une famille sur 10 est une famille nombreuse (3 enfants ou plus). Malgré une faible proportion de personnes vivant seules (29 %), le pourcentage de personnes divorcées (8 %) et de familles monoparentales (21 %) y dépasse celui observé à Paris. La part des personnes sans diplôme y est la plus élevée (17 %) et cette population reste fortement touchée par le chômage et la précarité de l’emploi. Au total, 28 % des habitants vivent en Habitat à loyer modéré (HLM), cette part dépassant les 30 % au sein des 19e et 20e arrondissements.
– L’Association Santé Mentale du 13e arrondissement couvre 183 260 habitants. Cet arrondissement reste populaire et connaît une forte mix té culturelle. Si les étudiants sont nombreux (14 %),, la part des personnes vivant seules (27 %) est plus faible que celle observée sur les territoires géographiques des autres établissements de la CHT, en partie du fait d’une surreprésentation des familles monoparentales (21 %). La proportion de personnes sans diplôme reste supérieure à celle observée à Paris (15 %). Concernant les conditions de logement, la populat on desservie par l’ASM13 se distingue par le plus fort taux d’occupation de logements HLM (37 %).
– Le CH Sainte-Anne couvre les 5e, 6e, 14e, 15e et 16e arrondissements de Paris dont la population totale s’élève à 653 334 habitants*. Ces arrondissements accueillent près d’un tiers de la population parisienne âgée de 65 ans et plus, tout comme une large part d’étudiants (36 %). Seul 7 % de la population est au chômage, tandis que la part des cadres et des professions intellectuelles supérieures y est la plus élevée (48 %), de même que la part des habitants ayant un niveau de diplôme supérieur à Bac +2 qui représentent un individu sur deux.
– Le GPS Perray-Vaucluse couvre les 268 549 habitants des 7e, 8e et 17e arrondissements de Paris. La part des familles monoparentales y est plus faible que celle observée sur les territoires géographiques des autres établissements de la CHT (15 %). Cette population est également moins touchée par le chômage (8 %) et jouit d’une plus grande stabilité de l’emploi (85 % de la population salariée l’est en CDI). Près d’un individu sur deux a un niveau de diplôme supérieur à Bac +2. Cette population se distingue également par une faible part de personnes locataires d’un logement HLM (10 %), excepté au nord du 17e arrondissement, et par une forte proportion d’habitants propriétaires de leur logement (39 %).
– Les Hôpitaux Saint-Maurice couvrent les 1er, 2e, 3e, 4e, 11e et 12e arr ndissements, qui comptent 403 426 habitants*. Comparée à celle observée sur les territoires géographiques d s autres établissements, la part des jeunes de moins de 20 ans y est particulièrement faible (17 %). Cette population se distingue en effet par une surreprésentation des familles sans enfant (51 %), des personnes célibataires (57 %) ou vivant seules (35 %). En revanche, la part des actifs occupés y est particulièrement importante (71 %).
 
Parmi les chiffres à retenir :
Plus de 11 300 patients pris en charge à temps complet et 2 400 patients pris en charge à temps partiel,
Près de 73 000 patients pris en charge en ambulatoire,
1 million d’actes ambulatoires réalisés par les établissements, dont 70 % au sein d’un centre médico-psychologique (CMP). Avec une moyenne de 14,2 actes par patient, la prise en charge de la CHT se situe au-dessus de la moyenne nationale calculée à 10,6 par l’ATIH.
7 % des patients pris en charge en soins sans leur consentement au sein des établissements de la Direction Commune (Centre Hospitalier Sainte-Anne, l’Etablissement Public de Santé Maison Blanche, le Groupe Public de Santé Perray Vaucluse).
 
Forte des données objectivées et corrélées du rapport des DIM, la communauté professionnelle de la CHT se dote ainsi d’outils permettant de structurer et d’améliorer encore sa prise en charge, en mettant l’accent sur la coordination, les partenariats, la proximité, la qualité et la recherche. Un cycle de formation à l’épidémiologie a ainsi été conçu à destination de l’ensemble des personnels des 5 établissements, et des recherches thématiques s’appuyant sur la file active de la CHT ont été lancées, dont les premiers résultats seront connus en 2016.