Peu d’études épidémiologiques ont mis l’accent sur la santé psychologique des athlètes de haut niveau.
Une équipe de chercheurs de l’IRMES (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) a mené une recherche sur le sujet, deux ans durant (2008 et 2009) auprès de 2 000 sportifs de haut niveau. S’appuyant sur des experts, dont des médecins et des psychologues, les chercheurs ont établi une grille d’étude à 52 entrées : troubles éventuels du sommeil, du comportement alimentaire, anxiété, dépression, abus d’alcool… Leurs conclusions, publiées sur PLoS One (*) mettent en évidence que la pratique du sport de haut niveau n’endommage pas la santé mentale. La prévalence des troubles psychologiques est en effet comparable pour ces sportifs à celle du reste de la population. Parfois, ils sont même davantage protégés : moins de 1 % de cas de dépression majeure, contre 2,6 %. Les résultats diffèrent cependant selon les sports. Par exemple, les athlètes – surtout les femmes – pratiquant une discipline esthétique (gymnastique, patinage artistique, natation synchronisée…) sont plus sujets aux troubles anxieux, ce qui peut s’expliquer par le fait que leur réussite reste liée à l’appréciation d’un jury et donc plus subjective, ce qui peut engendre du stress. À l’inverse, les troubles dépressifs sont très peu observés dans les sports à risque (parachutisme, sports de glisse…) où les sportifs gèrent le stress par leur « optimisme face au danger ».
(*) La Public Library of Science (PLoS) est un organisme sans but lucratif de scientifiques et médecins engagés à faire de la littérature scientifique et médicale dans le monde une ressource disponible gratuitement au public.
« Sport de haut niveau & équilibre psychologique ». Différences homme-femme et tendances par type de sport, Schall K., Tafflet M., Nassif H., Thibault V., Pichard C., Alcotte M., Guillet T., El Helou N., Bertheklot G., Simon S., Toussaint PLoS ONE 6 (5) : e19007, 4 mai 2011; www.plosone.org