RECHERCHE. Une étude québécoise menée à l’université de Montréal montre que les personnes atteintes de schizophrénie vivent mieux qu’on ne le croit…
Malgré de nombreux préjugés, les personnes atteintes de schizophrénie peuvent connaître « un parcours positif ». C’est ce que révèle l’étude de la psychiatre québéquoise Amal Abdel-Baki (Université de Montréal) qui a rassemblé les données de 142 personnes admises pour un premier épisode de schizophrénie en 1983 et a suivi leur parcours pendant 16 ans. En 1999, au terme de l’étude, 15 % de ces personnes toujours vivantes ne recouraient à aucune aide médicale et 25 % ne prenaient pas de médicaments antipsychotiques. Environ un cinquième étaient restées sur le marché du travail. Presque un quart vivaient seules, de façon autonome, et le tiers habitaient avec leur famille. « Il existe très peu d’études qui se penchent sur l’évolution à long terme de la schizophrénie, observe le Dr Abdel-Baki. Souvent, les recherches de ce genre durent un an ou deux et se concentrent sur des sujets qu’on voit fréquemment à l’hôpital, c’est-à-dire des patients qui sont très malades. Ceux qui vont bien nous consultent peu ou pas. Nous avons donc tendance à les oublier au profit des cas plus lourds. Cela déforme notre vision de la maladie et nourrit des mythes qui teintent forcément la pratique médicale. » Cette recherche prouve aujourd’hui que la schizophrénie n’est pas un trouble mental « monolithique » alors que « certains praticiens agissent comme si tous les schizophrènes étaient pareils et qu’ils étaient donc tous condamnés à progresser ou à régresser de la même façon », remarque le praticien qui souligne une conception de la schizophrénie « parfois trop pessimiste » et prône une intervention précoce.
Source : www.nouvelles.umontreal.ca (mots-clés de recherche : étude schizophrénie)