La psychiatrie à la loupe

FacebookTwitterLinkedInEmail
Le Panorama des établissements de santé propose, chaque année, une synthèse des principales données disponibles sur les établissements de santé français. Pour la présente édition, ce sont les données de l’année 2012 qui sont présentées pour la France métropolitaine et les départements d’outre-mer, y compris Mayotte. Le Panorama des établissements fournit les chiffres clés sur l’activité et les capacités, ainsi que sur les personnels intervenant dans les structures hospitalières et leur rémunération. Il propose des zooms sur des activités spécifiques dont la psychiatrie. 
 
Concernant l'offre de soins en psychiatrie, la majeure partie des patients des services de psychiatrie des établissements de santé sont pris en charge en ambulatoire. Les autres prises en charge « à temps partiel» et «à temps complet », reposent essentiellement sur les 58 000 lits d’hospitalisation à temps plein, les 29 000 places d’accueil en hôpital de jour ou de nuit et les 1 900 centres d’accueil thérapeutique à temps partiel. Toutefois, d’autres types d’alternatives à l’hospitalisation ont aussi été plus ou moins développés.
En 2012, 1,9 million de patients ont été suivis en ambulatoire et 433 000 en hospitalisation dans les établissements de santé autorisés en psychiatrie. Ces données proviennent du recueil d’information médicalisé en psychiatrie. Les patients suivis en ambulatoire ont bénéficié de 9,6 actes en moyenne et les patients suivis en hospitalisation complète ou partielle ont eu une durée moyenne d’hospitalisation de 56 jours au cours de l’année. L’analyse montre l’existence de populations aux besoins distincts selon leur âge et confirme l’existence de disparités régionales.

Notons cette année un dossier consacré aux dossier conditions de travail dans les établissements de santé. Les résultats permettent d’observer l’évolution des conditions de travail dans le secteur hospitalier, soumis à de nombreux changements ces dernières années.

– Le secteur hospitalier (public et privé) est soumis, comme l’ensemble de la société, à une informatisation croissante de l’environnement de travail, en particulier les professions qui en étaient plus traditionnellement éloignées. Cette informatisation croissante engendre de nouvelles contraintes de rythme par le suivi informatisédes processus.
– Par ailleurs, les tensions avec les patients ou leur famille s’accentuent, un phénomène qui n’est pas spécifique au monde hospitalier mais concerne tous les services en lien avec le public en général.
– Parallèlement à la hausse des tensions avec le public, les actions de soutien ou de coopération sur le lieu de travail se développent. On note également une stabilisation, voire une diminution des contraintes physiques.
– Le cadre d’exercice du travail ou le travail lui-même est différent selon les professions exercées à l’hôpital, mais aussi selon le statut de l’établissement, public ou privé. Les salariés des établissements publics indiquent plus de nuisances environnementales, en particulier des inconvénients comme le mauvais état des sanitaires ou des températures trop élevées. La nouvelle enquête Conditions de travail permet d’établir aussi un état des lieux des risques psychosociaux
auxquels sont confrontés les salariés du secteur hospitalier. Ils sont plus souvent exposés à ces risques que l’ensemble des salariés.
– Les infirmiers et sages-femmes semblent éprouver un plus grandmal-être au travail que leurs collègues : leur charge de travail est particulièrement élevée et les exigences émotionnelles sont nombreuses. Enfin, l’exposition aux risques psychosociaux ne semble pas dépendre du statut de l’établissement.
 
Le panorama des établissements de santé, édition 2014, Dress, collection "Etudes et statistiques"