Caroline Demangel

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Entre cette artiste et le dessin, c’est une histoire de rencontre, fulgurante, survenue comme une urgence : « Je me suis mis à dessiner vers les années 2008, commente-t-elle. Sans projet, sans professeur, je n’ai eu de cesse de m’isoler pour produire des visions que je n’imaginais pas la seconde d’avant (…) C’est un travail de déroulement, d’éclosion de quelque chose d’enfoui que j’explore encore. »
L’économie de moyens et l’immédiateté d’exécution font du dessin un médium privilégié pour saisir les humeurs et les états d’âme dans ce qu’ils ont de plus fugace et d’inexplicable. Caroline Demangel aborde ainsi la page blanche sans préméditation, sans construction préalable. Les formes jaillissent, les personnages apparaissent comme des évidences, à fleur d’émotion. L’artiste dessine avec fougue, à grands traits énergiques de pastel et de crayons de couleur. Des corps surgissent ; personnages solitaires ou enchevêtrés, ils se dédoublent, se superposent et se surpassent. Avec ces mouvements circulaires, l’un devient multiple et les êtres révèlent plusieurs strates, plusieurs facettes ; des émotions violentes et contradictoires font surface. Ces images, très colorées, foisonnantes, produisent des étincelles, et s’imposent à nous comme des colères, des peurs, un cri, un appel. Dans cette tentative de restituer passions et pulsions, cris du corps, nous sommes accrochés, happés par la justesse de cette expression libre et puissante.
Autodidactique, Caroline Demangel, née en 1982, expose depuis quelques années, poursuit plusieurs formations et prépare un roman. En 2013, on peut la découvrir à la galerie Henri-Chartier, 35 rue Leynaud, à Lyon, puis en 2014 à la galerie Polad-Hardouin à Paris.