15 Mars 2019 - Saint Etienne

Violences sexuelles en temps de guerre : quid des auteurs ?

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SAINT ETIENNE

10e journée d'étude régionale du Centres Ressources pour les Intervenants
auprès des Auteurs de Violences Sexuelles (CRIAVS)

La guerre est le théâtre par excellence de la désintrication pulsionnelle. Ceci a pour effet immédiat le déploiement de la destructivité, à travers notamment l’attaque de la vie physique et psychique. La guerre est avant tout une attaque de la civilisation, et donc une attaque de la génération et de la transmission. Sous ses formes les plus exacerbées, elle devient un désir d’annihilation de l’autre. Dans ces tentatives de destructions, les attaques du corps sont monnaie courante, mais les violences sexuelles aussi. Si ces dernières surviennent comme corollaire du déchaînement pulsionnel, elles peuvent également être le résultat d’une instrumentalisation dans le but d’atteindre l’intimité et la filiation du sujet ou d’un groupe de sujet devenant de ce fait une arme de guerre.

Ainsi, les institutions des Nations Unies évaluent à plus de 60 000 le nombre de femmes ayant été violées durant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), plus de 40 000 au Libéria (1989-2003), jusqu’à 60 000 dans l’ex-Yougoslavie (1992-1995) et 200 000 au moins en République démocratique du Congo dans le conflit qui dure depuis 1998. Ces chiffres sur le nombre de victimes sont éloquents, tout autant que l’est l’absence d’informations et de chiffres sur les auteurs de ces violences sexuelles. Dans ces lieux de guerre, la question de la prise en charge et de la prise en compte des auteurs, au-delà de la question légale, restent entières. Par ailleurs, si bien souvent ces guerres se déroulent dans des contrées lointaines, il ne faut pas imaginer que notre implication soit moins certaine. En effet, les mouvements de populations peuvent rendre très actuelles cette question qui se pose par exemple pour les jeunes radicalisés de retour de djihad, pour les retours d’opérations extérieures, les retours de missions humanitaires, ou encore pour les demandeurs d’asile et les réfugiés.

Nous proposons donc de mener une réflexion multidisciplinaire sur la question, faisant tour à tour appel à la criminologie, à l’anthropologie, à la sociologie et à la psychologie. L’idée essentiell étant de saisir les enjeux qui font basculer le sujet vers l’innommable, mais aussi de saisir les leviers thérapeutiques possibles pour ces auteurs de violences sexuelles.

Programme

Rens. : criavs.secretariat@chu-st-etienne.fr, http://www.criavs-ra.org/